Sur lefigaro.fr, Jérôme Lachasse nous apprend aujourd'hui que la projection du film L'Apôtre (Cheyenne-Marie Carron, 2014) dont nous vous parlions sur ce blog en octobre dernier, prévue le 23 janvier 2015 à Nantes, a été annulée à la demande de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) : « Devant les risques d'attentats, cette projection pouvait être perçue comme une provocation par la communauté musulmane. » Rappelons que L'Apôtre raconte l'histoire d'Akim, un jeune musulman qui se destine, avec son frère Youssef, à devenir imam. Alors que la sœur d'un prêtre catholique de son quartier est assassinée par un voisin, ce prêtre décide de continuer à vivre auprès de la famille de l'assassin, car il sent que cela les aide à vivre. Interpellé par cet acte de charité, Akim s'engage dans un chemin de conversion au christianisme, qui va l'opposer à son frère et à l'ensemble de sa communauté.l'histoire d'Akim, un jeune musulman appelé à devenir imam, qui décide de se convertir au christianisme.
Déjà le 12 janvier dernier, une séance programmée au cinéma Le Village à Neuilly (92) avait été annulée à la demande de la Préfecture de Police, même si le directeur de la salle a très vite annoncé qu'il souhaitait reprogrammer prochainement le film. Pour sa part, la réalisatrice craint toutefois qu'il ne s'agisse pas des dernières annulations : « C'est un film de paix. L'Apôtre devrait être projeté à des chrétiens et à des musulmans, et dans des lieux de culte. Je suis une réalisatrice catholique et j'ai collaboré avec des acteurs musulmans. J'ai essayé de faire un film qui permette une vraie ouverture vers l'autre et vers la différence. Il est interdit par peur, et je le comprends parfaitement parce que ce qui s'est produit chez Charlie Hebdo, c'est terrifiant. Mais pour faire avancer les choses et faire se rencontrer chrétiens et musulmans, il faut être capable de prendre des risques. [...] Si on en vient à annuler ce film, qui n'est pas de la propagande, c'est que la France va bien plus mal qu'on ne l'imagine. Si mon film ne parlait pas de fraternité, s'il était radical, je comprendrais, mais là non. On vit dans une sale période, une période de fermeture et de peur. Il faut que nous soyons combatifs ».