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CENSURE & CINEMA

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Collection Darkness, censure et cinéma


Bang Gang : Promouvoir débouté ! Premier round seulement...

Publié par darkness-fanzine.over-blog.com sur 9 Février 2016, 16:53pm

Catégories : #bang gang, #promouvoir, #pellerin, #cinema

« Je remercie donc les juges qui n’ont pas accédé aux deux demandes de référés que vous avez déposées. Merci d’avoir au moins évité que le film pâtisse en salles de ces tergiversations pseudo-moralistes. Mais rien n’est joué, puisque la demande d’annulation du visa d’exploitation de Bang Gang est lancée – avec sans aucun doute l’espoir fou d’une reclassification en -18 ans ce qui, soyons honnêtes intellectuellement, est absurde par rapport au film. Un film frappé d’une interdiction de -18 ans, c’est une condamnation à mort. » Dans cet extrait de la tribune d'Eva Husson publiée par L'Obs le 6 février dernier, que nous reproduisions ici même, la réalisatrice de Bang Gang faisait état de la première bataille remportée devant le juge, avec humilité, consciente que « l'affaire » est encore loin d'être terminée. On sait en effet par expérience que Promouvoir ne lâche pas si facilement les visas des films qu'elle a choisis de contester. Celui d'Antichrist a ainsi été annulé sept ans après sa sortie en salles.

Nous apprenons donc aujourd'hui, dans un communiqué publié par les associations Promouvoir et Action pour la dignité humaine, que le juge des référés du tribunal administratif de Paris a rejeté la demande de suspension du visa d'exploitation du film d'Eva Husson le 21 janvier 2016, le tribunal estimant que les scènes de sexe litigieuses, « brèves et correspondant le plus souvent à des passages fantasmatiques », justifiaient l'interdiction du film aux seuls spectateurs de 12 ans, ajoutant même que « la morale du film soulève les dangers de l’univers numérique ainsi que d’une sexualité débridée ». Pour le juge des référés, la proportionnalité entre la limitation de représentation du film et la nécessaire protection des plus jeunes, a été parfaitement respectée par la ministre de la Culture.

Une décision contestée par Maître Bonnet, avocat des deux associations, lequel annonce le dépôt d'un pourvoi en cassation devant le Conseil d’État le 8 février 2016 contre d'une ordonnance qui, selon lui, « ne tient aucun compte de la jurisprudence la plus récente » et comporte des « erreurs de droit manifestes ainsi qu’un travestissement des écritures de l’association ».

Interrogée sur la multiplication des actions engagées par Promouvoir, Fleur Pellerin a déclaré lors de l'émission 28 minutes diffusée sur Arte le 8 février dernier : « J’ai la mission bien sûr de protéger les mineurs, la jeunesse, contre des images de trop grande violence ou de pornographie mais mon sujet principal c’est bien de défendre la création [...] Je n’entends pas me laisser dicter la façon dont on va classifier les films par une association », et de préciser : « J’ai demandé au président de la Commission de classification, Jean-François Mary, de me rendre un rapport sur la manière dont on pourrait faire évoluer la réglementation afin que les juges ne donnent pas systématiquement raison à des associations qui entendent en réalité censurer la création. » Une commande passée au mois d'août, annoncée dans un communiqué mis en ligne le 9 septembre 2015 :

« La Ministre a annoncé l'ouverture d'une réflexion sur les conditions d'interdiction des œuvres de cinéma aux moins de 18 ans, dans le cadre de la procédure de délivrance des visas accordés aux œuvres cinématographiques. La Ministre souhaite interroger l'automaticité de l'interdiction aux mineurs, qui résulte du droit actuel tel qu'apprécié par la jurisprudence, pour que la classification puisse mieux tenir compte de la singularité des œuvres et de leur impact sur le public. La Ministre a demandé au président de la commission de classification des œuvres cinématographiques, Jean-François Mary, de lui présenter des propositions d'ici janvier 2016. Ces propositions s'appuieront sur une concertation menée avec les membres de la Commission de classification, des représentants du monde du cinéma, des spécialistes de la protection de la jeunesse et des pédopsychiatres, avec l'appui du CNC. »

A ce jour, on ne sait pas si le rapport a été remis à Fleur Pellerin, et quelles sont les propositions formulées.

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