Déjà sorti dans plus de 200 salles à travers le Mexique Pink, de Francisco (Paco) del Toro, qui raconte l'histoire d'un couple gay ayant adopté un enfant, sème un vent de polémique dans toute la société mexicaine. Contrairement à ce que l'on pourrait penser, le film n'est pas une œuvre militante. Il ne défend pas le principe du droit au mariage et à l'adoption pour tous les couples homosexuels mais, bien au contraire, Pink condamne cette possibilité pourtant admise par la Cour suprême du Mexique.
« Pourquoi tous les enfants ont un papa et une maman alors que moi, j’ai deux papas ? », demande le jeune garçon en larmes à l’un de ses deux parents. C'est l'une des nombreuses répliques et séquences controversées qui suscitent la colère des associations LGBT au Mexique, lesquelles dénoncent une caricature de l'homosexualité et de la parentalité par la mise en scène abusive du fils adoptif d'un couple gay, témoin de fêtes extravagantes, sévèrement perturbé par un environnement déstructuré qui le conduit progressivement à imiter le comportement de ses parents homosexuels.
Notons que si les unions homosexuelles sont autorisées à Mexico et dans les États de Chihuahua, Coahuila, Nayarit et Quintana Roo, seuls Mexico City et Coahuila autorisent l’adoption d’enfants par des couples homosexuels, comme le note Joaquim De Alburquerque dans un article publié sur le site medias-presse.info le 12 mars 2016.
Interrogé sur son intention, le réalisateur, particulièrement hostile à l'adoption et au mariage gay déclare être Chrétien et affirme : « Dans un pays, lorsque le bien est appelé mal et vice-versa, quand un pays normalise l’anormal, je pense que quelque chose ne va pas » et d'ajouter « qu’aucun parti politique n’a inventé le mariage […] que Dieu en détient le brevet, le premier couple était Adam et Eve, pas Adam et Sébastien ». En outre, Francisco del Toro explique que son film fait le contrepoids à la propagande militantiste, en pointant du doigt The Danish Girl (2015, Tom Hooper), ou encore Le Secret de Brokeback Mountain (2005, Ang Lee).
Le lobby homosexuel mexicain exige la censure du film de Francisco del Toro, et a lancé une pétition pour réclamer que le ministère de l’Intérieur et la Commission nationale des droits de l’Homme en interdisent la projection.