Beit Al-Baher et Mawlana déprogrammés du Beirut Cinema Days Film Festival en mars dernier

On apprend ce soir que, bien qu'initialement programmés pour la 9e édition du Beirut Cinema Days Film Festival qui s'est tenu au Liban du 15 au 24 mars 2017, les films Beit Al-Baher (The Beach House, Rob Dib, 2016) et Mawlana (The Preacher/Maoulana, Magdi Ahmed Ali, 2016) dont nous vous avons déjà parlé, n'y ont pas été projetés faute d'avoir obtenu un visa.

Dans un communiqué publié sur sa page Facebook le 22 mars dernier, le réalisateur Rob Dib avait expliqué que tout son film avait déplu aux membres du comité de censure : « Il n'y avait pas de scène ou de phrase spécifique [...], ils nous ont simplement informés que le film entier les avait ennuyés ». Beit Al-Baher raconte l'histoire de quatre trentenaires réunis autour d’un dîner après de nombreuses années d'absence, dans une maison de plage au Sud du Liban. Le site Mada Masr nous révèle le 12 mai 2017, que le film contient également des scènes de consommation de drogue, et de nudité masculine. « C’est déjà tout un parcours du combattant de réaliser un long-métrage dans un pays où l’industrie du cinéma est encore bancale », déplore le jeune cinéaste qui a refusé de projeter le film à l’Institut culturel français, un territoire étranger sur lequel la censure locale n’a aucun pouvoir : « Cela aurait signifié que j’accepte de mettre le film dans une case gay. C’est avant toute chose un long métrage libanais que j’aurais voulu montrer au Liban. »

Le film égyptien Mawlana, qui avait créé une forte controverse en Egypte - les dirigeants de l'Université Al-Azhar du Caire ayant déclaré que le film « ternit l'image de l'Islam en décrivant les savants musulmans comme des hommes sans principes, contrôlés par l'État » - n'y a pourtant jamais été interdit. Il a même remporté un énorme succès au box-office. Notons que Mawlana a néanmoins été rejeté au Koweït ainsi qu'aux Emirats Arabes Unis.