En Russie, des clowns demandent l'interdiction du film Ça pour atteinte à leur image !

Mis à jour le 29 septembre 2017.

Dans un article mis en ligne sur le huffingtonpost.fr le 8 septembre 2017, Yves Souben nous apprend que jeudi dernier, plusieurs artistes de la compagnie de théâtre Komik-Trest ont manifesté devant le parlement de la ville de Saint-Pétersbourg en Russie, afin de demander l'interdiction du film Ça (It, Andrés Muschietti, 2017) qui adapte le célèbre roman de Stephen King publié en 1986, qui raconte la confrontation de sept enfants à Pennywise, un effrayant clown tueur. « Nous ne sommes pas Ça », indique une pancarte brandie par plusieurs clowns en costume (photographie ci-dessous) qui estiment que le film porte atteinte à l'honneur des clowns du pays tout entier :

« Nous n'avons pas vu le film, mais nous pensons qu'une telle vision déforme pour des siècles l'image positive du clown dans notre pays, celle d'un personnage gentil, intelligent, honnête. Cette diabolisation du clown est une atteinte à notre identité culturelle et à ce que nous avons de plus sacré. Nous demandons à tous les progressistes du monde, ainsi qu'aux personnes attachées à l'enfance heureuse et joyeuse de leurs enfants, et aux valeurs de notre culture nationale, à s'opposer à la projection du film Ça. N'allez pas voir ce film, venez plutôt dans notre théâtre. »

Coup de gueule ou coup de pub ?

En Russie, Anatoliy Marchevskiy, ancien clown et député du parlement de la région de Sverdlovsk, à l'Ouest de la Sibérie, a également condamné le film : « Vous commettez un crime devant les enfants. » Une déclaration moquée par le réalisateur russe Alexeï Fedorchenko qui, pour parodier le parlementaire du parti gouvernemental Russie Unie, a appelé au boycott de Saw et de Massacre à la Tronçonneuse pour atteinte à l'intégrité des bûcherons.

Pourtant, la contestation de la profession est internationale. Dans un entretien publié par le hollywoodreporter.com le 28 août, Pam Moody, la présidente de l'association mondiale des clowns, se plaignait déjà de voir des artistes perdre leur travail à cause du film : « Des spectacles ont été annulés dans des écoles et des bibliothèques. » Des réactions qui avaient irrité Stephen King lui-même : « Les clowns s'énervent contre moi. Je suis désolé, la plupart sont bons. MAIS... les enfants ont toujours eu peur des clowns. Ne tuez pas le messager pour le message qu'il porte. »

En attendant, la polémique se propage au fil de la sortie du film, comme à Thunder Bay (Ontario) au Canada, où le Clown Club de la ville a décidé de distribuer des tracts aux spectateurs pour les inviter à ne pas propager l'image du clown maléfique notamment à l'occasion du prochain Halloween.

Pire encore, les responsables russes de la chaîne de restauration rapide Burger King ont déposé plainte auprès du Federal Anti-Monopoly Service (FAS), l'autorité de la concurrence du pays, pour dénoncer la ressemblance et la publicité déguisée pour McDonald : «  Nous ne pouvons pas nous préoccuper du contenu du film parce que l’écrivain et le réalisateur ont leur propre compréhension créative de tout personnage », a expliqué le porte-parole de Burger King au Hollywood Reporter, ajoutant qu'il appartient désormais à la justice de déterminer si le film contient de la publicité ou du placement de produits susceptible de porter atteinte aux intérêts de son entreprise.