Nous avions annoncé sur ce blog que, par ordonnance du 15 mars 2018, à la demande de l'association Promouvoir, le juge des référés de la cour administrative d'appel de Paris avait décidé de suspendre (en partie) le visa d'exploitation de Cinquante Nuances plus claires (James Foley, 2018) en tant qu'il n'interdisait pas la représentation du film aux mineurs de 12 ans.
Après avoir admis l'urgence de la situation « au regard de la nécessité d'assurer la protection de l'enfance », le film étant à l'époque encore projeté dans plusieurs salles de cinéma, le juge des référés avait alors constaté que Cinquante Nuances plus claires « contient plusieurs scènes représentant des pratiques sexuelles à caractère sadomasochiste », ajoutant « que si ces scènes sont simulées et relativement brèves au regard de la durée du film, elles sont traitées avec complaisance et sont susceptibles d'être perçues par un très jeune public comme décrivant des pratiques banales dans le cadre d'une relation amoureuse », et que par conséquent la ministre de la Culture aurait dû l'interdire aux spectateurs de 12 ans.
Le 29 mai 2018, examinant cette fois-ci l'affaire sur le fond, les juges de la cour administrative d'appel de Paris ont confirmé l'ordonnance du 15 mars dernier et annulé le visa d'exploitation du film en tant qu'il autorise sa représentation à tous les publics, ajoutant qu'ainsi la ministre avait commis une erreur manifeste d'appréciation au regard des exigences tenant à la protection de l'enfance et de la jeunesse, qui plus est pour n'avoir assorti le visa délivré d'aucune mesure d'avertissement.
Un essai transformé pour l'association Promouvoir.