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CENSURE & CINEMA

CENSURE & CINEMA

Collection Darkness, censure et cinéma


Le film franco-tunisien Un fils, interdit de tournage par le gouverneur de Kébili

Publié par darkness-fanzine.over-blog.com sur 13 Octobre 2018, 10:31am

Catégories : #censure, #cinéma, #interdiction, #Un fils, #Tunisie, #Kébili, #Barsaoui

Mis à jour le 8 novembre 2018.

 

Une centaine d’artistes, d'acteurs et de cinéastes ont adressé une lettre ouverte aux autorités tunisiennes pour protester contre l’interdiction du tournage dans la zone de Ksar Ghilen à Douz du film franco-tunisien Un fils (Mehdi Barsaoui, 2018) par le gouverneur de Kébili, Sami El Ghabi, ce dernier refusant que le drapeau de Daech puisse être hissé à la place du drapeau national. Bien qu'il s'agisse d’une œuvre de fiction, le gouverneur de Kébili considère que les scènes de guerre risquent de porter atteinte à l'image de la région de Kébili à la veille de la nouvelle saison touristique, a-t-il longuement expliqué devant la presse le 8 octobre 2018.

 

Le cinéaste et l'un de ses producteurs, Habib Attia (Cinétéléfilms), dénoncent pour leur part une décision qui n'a aucun sens, précisant que Un fils ne contient aucune séquence qui parle de Daech pour la simple raison que le film se déroule en 2011, avant même la création de l'organisation terroriste en 2014 : « C’est grave ! Ces agissements me font rappeler la censure de l’époque de Ben Ali », souligne Habib Attia.

 

« Il n’y a aucune mention de Daech dans le film et il n’en a jamais été question, jamais ! Et puis imaginons que cela ait été le cas, il faudrait expliquer au gouverneur la notion d’œuvre de fiction, notion qui lui est visiblement étrangère », déplore le réalisateur en ajoutant excédé : « Je dénonce les nombreuses déclarations médiatiques du gouverneur de Kébili, parfois calomnieuses. Je ne permettrai à personne de porter atteinte à mon image ou à celle de mon film et encore moins de remettre en cause mon patriotisme ».

 

La profession exige donc des explications des pouvoirs publics, le tournage ayant été autorisé par les ministères des Affaires Culturelles, de l’Éducation, de la Santé, de l’Intérieur et de la Défense.

 

Un fils raconte l'histoire de Fares et Meriem, un couple moderne issu d’un milieu privilégié, qui vivent avec leur fils de 7 ans, Aziz. Alors qu'ils profitent d’un séjour dans le sud de la Tunisie, quelques mois après la chute du régime dictatorial de Ben Ali, leur voiture est prise en embuscade dans une route désertique et Aziz est touché à l’abdomen par une balle qui lui perfore le foie.

 

La section de Gabès du Tribunal administratif a décidé, le 5 novembre 2018, un sursis à l’exécution de la décision émise par le gouverneur de Kébili et qui interdisait le tournage de scènes d’un film où on abaissait le drapeau national et on levait celui de de l’organisation terroriste Daech, au-dessus d’un établissement scolaire et d’un établissement sanitaire. Le tribunal a ainsi décidé l’arrêt de la décision du gouverneur jusqu’à la fin des délais pour la procédure sur le fond de l’affaire ou la prononciation d’un jugement.

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