
Tandis que la pétition lancée la semaine dernière aux États-Unis - qui exige de Netflix le retrait immédiat du film Cuties (Mignonnes, Maïmouna Doucouré, 2020) de son catalogue et la déprogrammation de sa diffusion américaine prévue le 9 septembre prochain - progresse encore et a déjà recueilli près de 300 000 signatures, on apprend que le collectif Stop au porno dont nous vous parlions le 20 août, a décidé d'importer le combat en France en mettant à son tour en ligne une pétition intitulée « Demandons à Netflix de supprimer le film Mignonnes », laquelle a déjà rassemblé près de 65 000 signataires. Une initiative isolée et d'autant plus étonnante que le film, actuellement exploité en salles dans les cinémas français, ne pourra pas être proposé sur la plateforme américaine en France, chronologie des médias oblige...
Dans son appel, le collectif profite de l’occasion pour pointer du doigt les films controversés La Première tentation du Christ (A primeira tentação de Cristo, Porta dos Fundos, 2019) et 365 jours (Barbara Bialowas et Tomasz Mandes, 2020), également proposés par Netflix à ses abonnés. Le texte complet est le suivant :
« Netflix ne s’arrête plus et ils vont toujours plus loin dans l’obscène ! L’année dernière Netflix s’est déjà fait remarqué pour avoir mis en avant un film dégradant envers Jésus-Christ : (La Première tentation du Christ) et la violence sexuelle (365 jours), Netflix continue dans l’obscène : la sexualisation d’enfants de 11 ans.
Connaissez-vous le twerk ? Le twerk, c’est cette danse afro-américaine ultra sexualisée qui consiste à bouger son postérieur, le tout avec des vêtements légers, très légers, voire pratiquement inexistants. Ce film français, sorti en France le 19 août, commence tout juste à créer le scandale sur les réseaux sociaux américains, notamment car il est une nouvelle fois diffusé par Netflix. La situation sanitaire et du Cinéma en France ont sans doute occulté sa sortie.
Au cours des différentes interviews qu’elle a données depuis la sortie du film, la réalisatrice Maïmouna Doucouré, mélange tout un tas de raisons qui l’ont poussé à réaliser ce film. De la dénonciation de l’hypersexualisation à l’opposition au patriarcat, toutes ces raisons se mêlent et donnent l’impression d’une confusion totale dans l’objectif. Dans tous les cas, le résultat est là : un film où des petites filles de 11 ans sont hypersexualisées.
La diffusion de Cuties sur Netflix contribue également à la normalisation de la sexualisation des enfants dans les médias, les films, les séries. Avec la portée de Netflix, ils ont la responsabilité sociale de s’assurer que les films qu’ils distribuent ne contiennent pas de thèmes qui sont préjudiciables au bien-être de la société et au développement des jeunes adolescents. En signant cette pétition, vous contribuerez à inciter Netflix à cesser de négliger cette responsabilité ! Je dis stop à l’hypersexualisation des enfants. »
Sur son site, Stop au porno va plus loin et ajoute : « Il faut être bien clair : on ne dénonce pas l’hypersexualisation en la mettant en scène. Pas sans clair avertissement, ce qui n’est pas le cas ici. Il y a fort à parier que tous les pédophiles de France se rueront dans les cinémas pour voir ce film, se moquant bien des supposées bonnes intentions de la réalisatrice. »