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On apprend qu’au début du mois de septembre 2021, la police de Hong Kong a fait une descente dans le bureau d’un conseiller de district local en pleine projection privée du documentaire Revolution of Our Times, organisée en présence de son réalisateur Kiwi Chow invité à parler de son film sur les manifestations de 2019. Le projet de loi qui prévoit de sanctionner toutes les œuvres cinématographiques susceptibles de porter atteinte à la sécurité nationale n’ayant pas encore été voté, les policiers se sont contentés de mettre fin à la soirée en infligeant une amende de 5 000 HK$ (environ 545€) à tous les participants pour avoir enfreint les règles sanitaires de distanciation physique !
Ces derniers mois, la plupart des cinémas hongkongais ont annulé la projection de Inside the Brick Wall (HK Documentary Filmmakers, 2020), un autre documentaire sur les affrontements de 2019 pour lequel le distributeur du film, Ying E. Chi, a perdu le financement du gouvernement et a été expulsé de son studio pour avoir « glorifié les émeutes ».
Aujourd’hui, les quelques cinéastes indépendants qui tentent d’explorer les réalités sociales de Hong Kong s’interrogent sur leur avenir. La jeune réalisatrice Mok Kwan Ling a récemment été invitée par les autorités à censurer son premier court-métrage qui explore les désaccords politiques qui divisent de nombreuses familles. Au mois de juin 2021 en effet, la Film Censorship Authority lui a demandé d’en modifier le titre – Clean Up, désormais rebaptisé Far from Home –, la suppression de 14 scènes dont une durant laquelle le père exprime sa sympathie pour les actions politiques de son fils, ainsi que l’ajout d’un avertissement précisant aux spectateurs que les activités présentées dans le film pourraient constituer un crime dans la vie réelle.