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On apprend qu’au mois de janvier 2022, les pouvoirs publics indiens ont refusé de valider le scénario présenté par le réalisateur Onir qui souhaitait tourner un film inspiré de l'histoire vraie d'un officier indien ayant quitté l'armée en raison de son homosexualité. « Ils m'ont dit […] que dépeindre un militaire homosexuel était illégal », a-t-il confié à l'AFP, alors que le 6 septembre 2018, la Cour suprême indienne a estimé que l’article 377 du Code pénal qui punissait d’emprisonnement les relations homosexuelles, était contraire à la Constitution.
Le gouvernement du Premier ministre nationaliste Narendra Modi exige cependant depuis 2020 que tout scénario touchant à l'armée indienne soit soumis à l’accord des autorités militaires. Ce que le cinéaste indien a donc fait.
Il faut dire que le sujet du film a de quoi irriter et déplaire. Son projet, intitulé We Are, raconte en effet l’histoire d’une transsexuelle, d’une lesbienne, d’un bisexuel et celle de cet officier homosexuel amoureux d'un jeune Cachemiri, inspiré de l'histoire du major J. Suresh lequel, après avoir quitté l'armée, avait publiquement fait son coming out dans un entretien diffusé sur une chaîne de télévision nationale en 2020.
Au mois de février 2022, Ajay Bhatt, le ministre indien de la Défense, a défendu le rejet du scénario controversé devant le Parlement, réfutant toute atteinte à la liberté d'expression. Pour lui, l’homosexualité du militaire n’a rien à voir avec la décision. La raison est avant tout politique, prise pour préserver la sécurité nationale et celle de l'image des forces armées : « La représentation d'une relation amoureuse entre un soldat servant au Cachemire et un jeune civil […] présente l'armée indienne sous un piètre jour et soulève des problèmes de sécurité ».