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Si on savait que les professionnels du cinéma algérien se plaignent de l’annonce de la suppression des financements publics depuis le 31 décembre 2021 et de la dissolution, au mois de février 2022, du Fonds pour le développement de l’art, de la technique et de l’industrie cinématographiques créé en 1968, on apprend également l’installation d’une commission de lecture au ministère algérien de la Culture, chargée de délivrer des autorisations de tournage. Une mesure que le producteur Boualem Ziani assimile à une « censure qui ne dit pas son nom » :
« La nouvelle ministre a installé une commission de lecture pour délivrer les autorisations de tournage. Ce sont de nouvelles mesures bureaucratiques qu’on peut interpréter comme une commission de censure parce qu’on perd beaucoup de temps et beaucoup d’énergie. Pourquoi ? Pour relancer le cinéma ? Pour être plus efficace ? C’est comme ça ? C’est absurde. […] Ce sont des mesures qui vont à l’encontre des objectifs du président de la République à vouloir faire du cinéma une vraie industrie […] des obstacles administratifs mais avec des mesures financières encourageantes et beaucoup plus de liberté de création. »
Une mesure de contrôle préalable qui s’ajoute au visa de production, que l’on trouve dans de nombreux pays du Maghreb, du Proche et et du Moyen-Orient, comme au Liban ou en Iran (ce que nous vous expliquons dans le 7e volume de notre collection sur la censure et les cinémas d’Orient).
Notons qu’en France, l’article 29 du décret du 18 janvier 1961 disposait jusqu’au début des années 1990, que : « Tout film étranger tourné à titre professionnel en totalité ou partie en France est soumis à une autorisation de tournage accordée par le directeur général du Centre national de la cinématographie au vu du synopsis et de tous autres documents utiles. » Par ailleurs, toujours en France, initialement prévu à l’article 2 du décret du 25 juillet 1919, le visa préalable attribué à une œuvre cinématographique en production a perduré jusqu’au 23 septembre 1942, date à laquelle il devenu facultatif. Il s’est ensuite transformé en un simple avis motivé du président de la Commission, puis a été supprimé avec le décret du 23 février 1990.