On apprend que le ministère turc de la Culture a demandé le remboursement de sa contribution au financement du thriller indépendant Kurak Günler (Burning Days, Emin Alper, 2022), projeté au dernier Festival de Cannes, après une vaste campagne de dénigrement orchestrée par des médias pro-gouvernementaux, accusant le film de faire de la « propagande LGBT ». Les réseaux sociaux ont fait le reste, qualifiant Emin Alper de « traître » et de « fraudeur ».
Une controverse très commentée après que le scénariste-réalisateur et son producteur aient appelé tous les cinéphiles à les soutenir dans un communiqué publié le 8 décembre 2022 dans lequel ils ont expliqué avoir reçu une lettre de la Direction générale du cinéma du ministère de la Culture exigeant un remboursement immédiat des fonds alloués malgré les nombreuses modifications du scénario effectuées au moment du développement du projet. Kurak Günler aurait reçu 950 000 lires turques du ministère en 2019, soit environ 183 000 dollars.
Le film, qui raconte l’histoire d’un jeune procureur urbain scrupuleux affecté dans une ville reculée d'Anatolie, dénonce sans ménagement le populisme autoritaire, le machisme culturel et la corruption à tous les niveaux de la société. C'est pourtant la relation ambiguë et érotisée des deux protagonistes masculins qui va "officiellement" concentrer l'attention des médias.
Le film est attendu le 5 avril 2023 sur les écrans français.