Alors que Netflix va proposer dès le 10 mai 2023 un docu-fiction dans lequel Jada Pinkett Smith, une actrice noire également productrice du film, incarne La Reine Cléopâtre (Tina Gharavi, 2023), on apprend que le ministère égyptien des Antiquités a publié un communiqué le 27 avril précisant que la souveraine avait la « peau blanche et des traits hellénistiques », ajoutant que « les bas-reliefs et les statues de la reine Cléopâtre en sont la meilleure preuve ».
Cette mise au point intervient après la polémique engendrée par la diffusion d’une bande-annonce expliquant que le documentaire « retrace la vie de la dernière pharaonne d'Égypte, en lutte pour défendre son trône, sa famille et son œuvre ». Sur les réseaux sociaux, de nombreux internautes ont rapidement dénoncé une « réécriture de l'histoire », mettant en ligne une pétition pour exiger le retrait du documentaire, soutenus par certains élus dont la députée Saboura al-Sayyed allant jusqu’à demander l’interdiction de la plateforme dans le pays.
Interrogée par Variety, la réalisatrice y décèle une campagne de dénigrement : « Pourquoi Cléopâtre ne serait-elle pas métisse ? Et pourquoi certaines personnes ont-elles besoin que Cléopâtre soit blanche ? Sa proximité avec la blancheur semble lui donner de la valeur, et pour certains Égyptiens, cela semble vraiment important. »
Si en 2009 un documentaire de la BBC affirmait déjà « qu’elle avait du sang africain, sans pour autant éveiller les passions », rappelons aussi que Cléopâtre a très souvent été interprétée par des comédiennes blanches au cinéma, suscitant parfois des accusations de whitewashing.