Le 10 octobre 2024, la police israélienne interdit la projection de Lyd, un film co-réalisé par Rami Younis, journaliste palestinien, et Sarah Ema Friedland, artiste et éducatrice juive américaine, organisée au cinéma Al Saraya de Jaffa à Tel Aviv. Le film, qualifié de « documentaire de science-fiction », raconte l’expulsion de la population palestinienne de la ville de Lyd (aujourd’hui Lod) en 1948 par les forces militaires israéliennes : « L'histoire de Lyd permet de raconter la Nakba, c’est-à-dire la démolition de plus de 600 villages de Palestine et l’expulsion de plusieurs dizaines de milliers d’habitants », indique le réalisateur. Pour sa part, Miki Zohar, le ministre de la Culture explique que le film présente « une image déformée de la réalité » susceptible d’entraîner « des troubles et des tensions dans les villes à la population mixte [juive-arabe] ».
Si Lyd n'est pas officiellement interdit en Israël, une ordonnance britannique de 1927 exige l'autorisation préalable du Conseil israélien de contrôle des films du ministère de la Culture avant toute projection publique, ce que le directeur du cinéma n’a pas demandé.
En août 2024, la police avait déjà interdit la projection de Jenin, Jenin 2 de Mohammad Bakri dans la même salle de Jaffa. En 2022, le ministre israélien des Finances Avigdor Lieberman avait menacé le gérant du cinéma Al Saraya après la projection de Farha du réalisateur jordanien Darin Sallam : « Israël est un endroit pour présenter des œuvres israéliennes et internationales, mais certainement pas pour calomnier les soldats de Tsahal et les forces de sécurité qui agissent jour et nuit pour défendre et protéger tous les citoyens et résidents qui vivent ici. »