Selon une étude canadienne publiée le 16 décembre dernier, intitulée Cartoons Kill, de nombreux dessins animés destinés aux enfants devraient être interdits aux mineurs de 12 ans ou, pour le moins, faire l'objet d'un avertissement. Le British medical journal rapporte en effet que les films d'animation sont généralement beaucoup plus violents que les films pour adultes, entrainant les jeunes spectateurs dans « un foyer de mort et de destruction ». Et les statistiques sont implacables : « Les personnages principaux des dessins animés ont 2,5 fois plus de chance de mourir au cours de la projection que ceux des films pour adultes. Pis : le risque d’assister à un meurtre est 3 fois plus important. Quant aux parents des héros, ils succombent 5 fois plus souvent », précise Nathaniel Herzberg sur lemonde.fr. Ian Colman, professeur associé d’épidémiologie à l’université d’Ottawa et rédacteur de l'étude, nous apprend avoir eu l'idée de faire cette enquête après qu'une amie lui ait conseillé de sauter les cinq premières minutes du Monde de Nemo pour ne pas traumatiser ses enfants : « Effectivement, au bout de 4 minutes et 3 secondes, la mère du petit poisson était dévorée par un barracuda (mieux que dans Tarzan, version 1999, ou les léopards patientent 4 minutes et 8 secondes avant de dépecer les parents du héros) », ajoute le journaliste. Le chercheur canadien met Walt Disney au pilori, ses œuvres multipliant les meurtres et les assassinats à l'envi depuis Blanche-Neige (1937) « quand la sorcière poursuivie par les sept nains, est frappée par un éclair, précipitée du haut d’une falaise et écrasée par rocher ». La mort frappe régulièrement les personnages principaux dans 2/3 des dessins animés contre la 1/2 des films pour adultes : « En haut du palmarès trônent ainsi les attaques de bêtes féroces (5 dont Le monde de Némo et Tarzan), les meurtres par armes à feu (Bambi, Pocahontas, Peter Pan), ou par armes blanches (La Petite sirène, La Belle au bois dormant). Sur le blog Le cinéma est politique, Paul Rigouste va plus loin, affirmant que les films d'animation, notamment ceux de Disney, « occultent les violences masculines intrafamiliales », en particulier celles des pères sur leurs filles : « si certains d’entre eux nient tout bonnement l’existence de la violence des pères sur leurs enfants en attribuant exclusivement cette violence à la mère (Raiponce ou Rebelle) », d'autres font passer le comportement abusif du père pour une conséquence de l’amour qu’il porte à sa fille et du souci qu’il se fait pour elle, tels Aladdin, L’âge de glace 4, Hôtel Transylvanie, ou encore Les Croods. Pas si anodin, tout cela...
La violence des dessins animés devrait-elle imposer leur interdiction aux spectateurs de moins de 12 ans ?
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
D
G