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CENSURE & CINEMA

CENSURE & CINEMA

Collection Darkness, censure et cinéma


Much Loved interdit par le gouvernement marocain avant même d'avoir été soumis à la Commission de classification des films !

Publié par darkness-fanzine.over-blog.com sur 29 Mai 2015, 15:20pm

Catégories : #much loved, #censure, #ayouch

Près de 80 cinéastes, producteurs français et européens dont Stéphane Brizé, Jean-Pierre et Luc Dardenne, Arnaud Desplechin, Agnès Jaoui, Laurent Cantet, Pascale Ferran, Costa-Gavras, Michel Hazanavicius, Riad Sattouf ou encore Bertrand Tavernier, ont dénoncé ce vendredi l'interdiction totale de Much Loved (2015, Nabil Ayouch) au Maroc décidée par le ministre de la Communication lundi 25 mai dernier.

Traitant du problème de la prostitution au Maroc à travers le portrait de plusieurs femmes, et bien que présenté durant la Quinzaine des réalisateurs au dernier Festival international du film de Cannes, les autorités marocaines y ont décelé un "un outrage grave aux valeurs morales et à la femme marocaine, et une atteinte flagrante à l’image du Maroc".

"De toute évidence, ce film sur le milieu de la prostitution à Marrakech montre une réalité que les autorités marocaines refusent de regarder en face. Pourtant, cette réalité niée ne sera modifiée en rien par cet acte de censure délibérée", expliquent les 80 signataires de la pétition qui "condamnent cette interdiction avec la plus grande fermeté".

De son côté, le réalisateur franco-marocain juge l'interdiction "illégale et anticonstitutionnelle" : "Je n’avais même pas encore déposé de demande de visa d’exploitation. C’est une censure par anticipation, c’est scandaleux", a expliqué le cinéaste au HuffPost Maroc, se disant "extrêmement surpris et choqué".

Une situation atypique qui surprend même Fassi-Fihri, le président de la Commission marocaine de classification des films : "Le centre cinématographique marocain (CCM) n’est pas responsable de cette décision. C’est une décision souveraine du gouvernement, puisque le film n’est pas passé devant la Commission. Mais je suppose que le gouvernement a les outils juridiques pour faire cela, et le CCM est obligé d’appliquer la politique cinématographique du gouvernement". Ceci étant, parfaitement au fait du contenu du film, le président du CCM explique que Much Loved aurait néanmoins eu très peu de chances de passer tel quel dans les cinémas marocains : "La société marocaine est encore très conservatrice. Le langage cru ne serait pas passé au niveau de la commission. Au mieux, des scènes auraient été coupées. Au pire, il aurait été refusé".

Rappelons enfin qu'en 2003 déjà, le film de Nabil Ayouch Une minute de soleil en moins avait été interdit de projection au Maroc, après le refus du cinéaste de couper certaines scènes de sexe.

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