Le site thailande-fr.com nous apprend que le ministère de la Culture thaïlandais a interdit la projection du film Arbat, qui raconte l'histoire d'un moine bouddhiste amoureux d'une jeune fille, alors que sa sortie était initialement prévue le 15 octobre 2015. Prachya Pinkaew, le producteur du film qui a également réalisé et produit Ong-bak (2003), s'est défendu d'avoir soutenu un film hostile au bouddhisme : "C'est en fait un film qui défend la religion. Le film montre des moines ou des novices qui commettent des fautes, mais ils doivent aussi en subir les conséquences." Notons que "Arbat" signifie "la sanction" en langue thaï pour les infractions commises contre les règles applicables aux moines et novices bouddhistes.
Sur sa page Facebook, Sahamongkolfilm a très rapidement publié un message expliquant que la société de production soumettrait prochainement une "version révisée" à la Commission de classification, "tout en essayant de conserver intact le contenu et l'intrigue du film autant que possible".
Paradoxalement, certains religieux très respectés dans le pays, ne partagent pas la décision du ministère de la Culture : "Arbat n'est pas si mauvais que ça. Un film est juste un film. Il ne peut pas avoir une influence aussi importante sur la religion et la foi de la population", ajoutant même que "l'image du bouddhisme n'a pas été endommagée par des films, mais par les actions des moines réels, comme on peut le constater tous les jours".
Pour mieux comprendre l'affaire, rappelons que depuis quelques années, le bouddhisme thaïlandais traverse une grave crise, entretenue par les scandales financiers à répétition. Le manque de transparence et l’absence de toute comptabilité ont ainsi contribué à affaiblir la réputation de certain temples, écornant passablement la réputation du bouddhisme thaïlandais.