Mercredi dernier, Kamel Medjdoub nous apprenait sur le site elwatan.com que le documentaire Vote off (2016, Fayçal Hammoum) produit par Thala films, a été déprogrammé des 14e Rencontres cinématographiques (RCB) organisées du 3 au 9 septembre 2016 à la Cinémathèque de Béjaïa en Algérie, le ministère de la Culture ayant refusé de délivrer le visa culturel indispensable à la projection du film conformément à la loi du 17 février 2011 relative à la cinématographie. Le visa a été refusé en raison de « contenus portant atteinte aux symboles de l’État et de sa Souveraineté », a expliqué le ministère de la Culture. Surpris par une telle décision, le réalisateur a fait part de son incompréhension : « Je ne m’attendais pas à cela, d’autant que mon film est très loin d’être partisan […] On ne peut que se rendre à l’évidence et appeler les choses par leur nom : il s’agit là d’un cas flagrant de censure ».
Le documentaire de 81 minutes suit la jeunesse algérienne pendant le mois qui a précédé l’élection présidentielle de 2014, « une jeunesse désabusée et abstentionniste ». Dans une lettre postée sur son compte Facebook, Fayçal Hammoum précise : « Au-delà des parcours individuels de mes personnages qui sont au centre du projet, j’ai aussi fait ce film pour une raison simple et sans doute un peu naïve : je veux croire que l’Algérie peut et doit devenir aussi démocratique que possible », et d'ajouter qu'il considère qu’« interdire ce film, c’est interdire la croyance qui en est à l’origine ».
Contraints d'annuler la projection du film, les organisateurs ont finalement choisi d'organiser un débat sur « la loi sur le cinéma, sur la liberté de création en Algérie en présence du réalisateur et du producteur du film ».