Mis à jour le 23 décembre 2017.
« La régulation des télécommunications est une histoire qui dure depuis près d’un siècle aux États-Unis, où la Federal Communications Commission (FCC) règne en garante des valeurs familiales. Pour l’aider dans sa tâche, elle peut compter sur la participation d’associations parentales telles que le Parents Television Council (PTC) et sur la coopération des diffuseurs qui n’hésitent pas à contrôler, à modérer et à classer eux-mêmes leurs programmes afin d’échapper aux sanctions financières. », expliquait Benjamin Campion dans le numéro 14 de la revue Darkness, et d'ajouter : « Le PTC a été fondé en 1995 et revendique plus de 1,3 million de membres. Il se définit lui-même comme une organisation indépendante à but éducatif, militant pour un divertissement responsable. ». Le PTC est aujourd'hui devenu l'association de téléspectateurs la plus influente des États-Unis.
Ce puissant lobby conservateur s'est publiquement indigné le 24 octobre 2016, après la diffusion dimanche soir du premier épisode de la 7e saison de la série The Walking Dead, produite par la chaîne AMC : « La série vient d'établir un nouveau seuil de violence, pour la télé câblée américaine. Il s'agit de l'un des épisodes les plus violents graphiquement, que nous n'ayons jamais vu à la télévision », a déclaré son président dans hollywoodreporter.com, et de poursuivre : « Ce spectacle brutalement explicite est une puissante démonstration du fait que les familles devraient avoir un plus grand contrôle sur ce que diffusent les networks. » L'occasion pour le PTC de revendiquer une place plus importante auprès des autorités fédérales.
La violence insoutenable et gore de l'épisode programmé en France sur OCS lundi soir, a provoqué une vague d'indignation à travers le monde, comme le souligne Charles Martin sur le site premiere.fr : « "Je suis choqué. CHOQUÉ ! Et pas d'une façon qui me fait plaisir", écrit un journaliste du grand site populaire, TV Guide », et de conclure : « ''The Day Will Come When You Won't Be ne restera pas comme l'épisode qui a sacrifié Abraham et Glenn. Il restera dans les mémoires comme un épisode excessivement gore. Et mieux vaut s'y habituer parce que choquer, c'est tout ce qu'il reste à The Walking Dead". En France, le critique de Télérama, Pierre Langlais, condamne aussi le ''gore jusqu'à l'écœurement'' et explique que la méthode est à double à tranchant : "À force de malmener ses personnages, de les soumettre aux pires sévices, de les laisser anéantis sur le bord du chemin, elle nous a coupé l'envie de continuer la route avec eux. Il y a des limites au masochisme". »
En Grande-Bretagne, la chaîne britannique Fox UK, qui possède les droits de diffusion de la série, a édulcoré la brutalité extrême des scènes de mise à mort. Ainsi, l'épisode diffusé lundi soir outre-Manche, a offert aux téléspectateurs une version raccourcie des séquences d'exécution d'Abraham et de Glenn. Les plans particulièrement horribles du visage et du corps de Glenn étalés sur le sol ont ainsi été censurés. La séquence où il apparaît, le visage déformé par la batte de baseball, l'oeil gauche sortant de son orbite, ne dure plus qu'une seule seconde, et le plan suivant durant lequel il bredouille à Maggie, "I will find you" dans un ultime moment de souffrance, a tout simplement été supprimé.
Répondant à ses détracteurs, Greg Nicotero, le réalisateur de l'épisode, justifie sa violence, un choix assumé pour rester fidèle à la bande dessinée de Robert Kirkman dont est tirée la série (comparatif ci-dessous). Les diffuseurs vont-ils en tirer des conclusions ? La suite au prochain épisode...