Le système de classification des films en France est-il en décalage avec ceux mis en place dans le reste du monde ? La question est parfois posée par les défenseurs de plus de rigueur, telle l'association Promouvoir qui dénonce régulièrement devant les tribunaux et dans ses communiqués de presse le laxisme et la grande permissivité des décisions de la commission de classification des œuvres cinématographiques là où d'autres y décèlent une ouverture d'esprit et une singularité qu'il faut défendre coûte que coûte. La réforme de la classification des films interdits aux moins de 16 et 18 ans annoncée dans les prochains jours, devrait normalement s'inscrire dans cette perspective.
En attendant, l'écart d'appréciation du contenu des œuvres vient une nouvelle fois de s'inviter sur le devant de la scène, le British Board of Film Classification (BBFC) venant d'interdire aux spectateurs de 18 ans pour « violence à caractère sexuel » le très beau Elle (2016, Paul Verhoeven) qui sortira dans les salles du Royaume-Uni le 10 mars 2017 et pour lequel Isabelle Huppert a été couronnée d'un prestigieux Golden Globe le 8 janvier dernier. La France est en effet le seul pays au monde a avoir interdit le film aux moins de 12 ans malgré « des scènes de violence sexuelle entre les deux protagonistes et le climat général du film » si l'on s'en remet à la lecture de la motivation mise en ligne sur le site du centre national de la cinématographie (CNC).
Une différence d'appréciation considérable avec l'interdiction aux moins de 18 ans décidée en Irlande, dans l'Etat de Colombie britannique au Canada, en Espagne, aux Etats-Unis (le film est classé R), en Nouvelle-Zélande ou encore à Singapour ; une différence importante avec l'interdiction aux mineurs de 16 ans décidée en Argentine, au Québec, aux Pays-Bas, au Portugal, en Suisse et en Australie.
Les polémiques n'ont pas fini d'alimenter notre blog...