Mis à jour le 26 avril 2017.
Thomas Gerbet nous apprend le 24 février dernier sur le site ici.radio-canada.ca, la censure de Lipstick under my Burkha (2016, Alankrita Shrivastava) qui raconte l'histoire de quatre femmes musulmanes avides de libertés dans un petit village en Inde. Le Central Board of Film Certification a interdit le 25 janvier 2017 un film « trop orienté sur la femme », contenant des scènes de sexe, des propos injurieux et pornographiques susceptibles de « heurter la sensibilité d'une partie de la société ». Selon la réalisatrice, le film est attaqué parce qu'il présente un point de vue féminin de la société : « Le cinéma grand public en Inde est déterminé par le regard des hommes. Nous avons l'habitude de regarder les femmes comme des objets de désir et principalement dans des rôles secondaires. Alors, quand un film parle des désirs intimes de femmes, et leur urgence de prendre le contrôle de leur corps et de leur vie, ça ébranle les colonnes du temple ». Lipstick under my Burkha a remporté le prix du meilleur film dans la catégorie « Esprit de l'Asie », au Festival international du film de Tokyo.
En avril 2017, The Indian Film Certification Appellate Tribunal (FCAT) a ordonné au Central Board Film Certification (CBFC) d'accorder un certificat A (exclusivement pour les adultes) au film hindi, avec néanmoins quelques coupures.
Dans le même temps, le documentaire An Insignificant Man (2016, Khusboo Ranka et de Vinay Shukla) a été rejeté le 25 février 2017 par le Comité de censure du cinéma indien en raison de « remarques désobligeantes » envers le Premier ministre Narendra Modi et l’ancienne ministre en chef de l’Etat de Delhi Sheila Dikshit. Le film semble en réalité avoir le tort de dénoncer la complaisance et la corruption de certains hommes politiques indiens.