Adapté du roman éponyme de DOA (le pseudonyme de Hervé Albertazzi, tiré d'un thriller des années 1950, Dead on arrival, qui signe ici le scénario du film), Le serpent aux milles coupures permet à Eric Valette d'offrir un polar noir et sans concession. Une histoire de narcotrafiquants et de tueurs à gage dans le Sud-Ouest de la France interdite aux moins de 16 ans par la Commission de classification.
Interrogé sur cette restriction, le réalisateur de Maléfique et Une affaire d'état s'exprime dans lefigaro.fr du 5 avril dernier : « Je n'aimerais pas que des adolescents voient le film mais je regrette cette interdiction parce que c'est une censure économique pour les exploitants. Ils considèrent que ça charrie un public qui peut mettre le bordel dans la salle. Une interdiction aux moins de 16 ans n'a pas beaucoup d'avantage mais Tomer Sisley m'a dit: ''C'est le sceau d'approbation, ça veut dire que le film est réussi''. »
Thomas Sotinel dans Le Monde du 4 avril 2017 dénonce une violence gratuite qui justifie ce niveau d'interdiction : « Dans l’espoir, sans doute, de maintenir le niveau d’adrénaline des spectateurs, il est scandé de séances de torture, dont la première, infligée à un personnage féminin, suffit à suspendre le peu d’intérêt que l’on avait jusqu’alors pour l’histoire, d’autant que le personnage du bourreau, incarné par l’acteur hongkongais Terence Yin, flirte sans beaucoup de scrupules avec le cliché raciste. »
Une situation qui explique peut-être que le film, réalisé avec un budget modique de 2,5 millions d'euros, n'a été distribué que dans 39 salles en France.