Alors qu'il vient tout juste de recevoir un visa d'exploitation après trois ans d'attente, Atomic Heart (Ali Ahmadzadeh, 2014), qui raconte la vie de jeunes Iraniens, est de nouveau menacé d'interdiction. « J'ai essayé de présenter une image plus réaliste des filles et des garçons iraniens d'une manière qui n'avait pas été faite auparavant dans le cinéma iranien. Mais il y a des gens en colère et des fonctionnaires qui, au lieu de défendre le film pour sa représentation réaliste et animée, le critiquent. », déplore le cinéaste dans un entretien rapporté par le Center for Human Rights in Iran (CHRI).
On apprend ainsi que le 6 juillet 2017, un groupe de membres conservateurs du Parlement iranien a écrit une lettre ouverte au ministère de la Culture et de l'Orientation islamique demandant l'interdiction des films Atomic Heart et Oxidan (une comédie du réalisateur Hamed Mojhammadi sur un homme qui se fait passer pour un prêtre catholique afin d'obtenir un visa pour rejoindre le Royaume-Uni) pour atteinte aux religions : « Le Coran respecte toutes les religions et les Prophètes du Livre. Le Guide Suprême ayant pour mission de maintenir l'unité nationale et le respect mutuel entre les monothéistes dans la lutte contre les États-Unis et le sionisme international, nous demandons à ce que le ministère empêche ces deux films d'être distribués pour ne pas heurter les religions en jetant la discorde au sein de la population iranienne. »
En outre, Cinema Press (un site de la Société islamique conservatrice des artistes) a affirmé le 11 juin dernier que certains personnages de Atomic Heart présentent des tendances homosexuelles et que le film remet en cause le droit de l'Iran à détenir la technologie nucléaire.
Enfin, la scène durant laquelle un policier arrête une conductrice arménienne ivre qui explique avoir bu de l'alcool parce qu'elle est chrétienne, a également soulevé une polémique. L'acteur irano-arménien Siamanto Barseghians regrette ainsi que le film montre « les filles arméniennes comme des créatures alcoolisées qui profitent de leur foi chrétienne pour boire dans une société islamique ».
Pour le moment, les autorités ne se sont pas encore prononcées sur l'avenir des films controversés.