
En juin 2017, la presse égyptienne a révélé la plainte déposée devant le procureur général après la diffusion de l'épisode 14 de la série télévisée La Tofte' El Shams (Do not Let the Sun Set) pour offense au chef de l'Etat, Abdel Fattah al-Sisi.
Sur deux des plans de l'épisode incriminé, il est en effet possible d'apercevoir en arrière-plan deux grafitis : « Sisi tueur » et « Sisi le traître ».
Il est également reproché aux producteurs de la série d'avoir employé le comédien Ahmed Malek, sanctionné par le syndicat des acteurs égyptiens en 2016 pour avoir « insulté la police » sur la place Tahrir durant le cinquième anniversaire de la Révolution du 25 janvier, en leur distribuant des ballons fabriqués à l'aide de préservatifs.
La chaîne égyptienne CBC, qui diffuse la série, a brièvement supprimé l'épisode de sa chaîne YouTube avant de le remettre en ligne censuré des séquences controversées.
Rappelons qu'en France, l'infraction n'existe plus depuis la loi du 5 août 2013. Par le passé, les délits de presse que sont la diffamation et l'injure ont parfois pu être aggravés lorsqu'ils visaient la personne du Chef de l’État, l'article 26 de la loi du 29 juillet 1881 (aujourd'hui abrogé) rappelant que « l'offense au Président de la République » est punie d'une peine d'emprisonnement et d'amende.
En 1959, la Commission de contrôle des films a ainsi fait supprimer un plan partant de Jean-Paul Belmondo et de Jean Seberg pour finir sur une photographie du général de Gaulle dans une poubelle dans A bout de souffle (Jean-Luc Godard, 1960). C'est sans doute également sur cette base légale que le secrétaire d’État chargé de l'Information a demandé et obtenu la suppression des scènes représentant le général de Gaulle en baudruche tricolore dans Mister Freedom (William Klein, 1968).