On a appris lundi soir qu'après avoir été saisi concernant la classification du film Lucy (2014) diffusé le 26 mars 2017 à 20h50 sur TF1 assorti d’une signalétique de catégorie II (déconseillé aux moins de 10 ans) et d’un avertissement en début de diffusion, le conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) a demandé à la chaîne de durcir la signalétique pour les programmations à venir du long métrage de Luc Besson.
Après avoir rappelé que la classification en catégorie III correspond aux « programmes pouvant troubler les mineurs de 12 ans, notamment lorsque le programme recourt de façon répétée à la violence physique ou psychologique », le Conseil a estimé que cette signalétique aurait dû être apposée au moment de la diffusion du film, notamment au regard du caractère répété d’images violentes.
En demandant aux responsables de la chaîne d’appliquer cette signalétique en cas de rediffusion, le CSA durcit le niveau initial de classification du film, déjà plus sévère que celui décidé par le ministre de la Culture au moment de sa sortie en salles [Lucy a été classé pour tous publics au cinéma en France avec un avertissement précisant que "des scènes, des propos ou des images peuvent heurter la sensibilité des spectateurs]. Alors pourquoi le niveau d'interdiction d'un film est-il parfois plus sévère à la télévision ?
Cette rigueur est justifiée et expliquée par le CSA dans son rapport annuel en 2007 : « Le CSA veille à ce que la classification attribuée aux films lors de leur sortie en salles soit renforcée par les chaînes de télévision lors de la diffusion de l’œuvre à la télévision, lorsque cela est nécessaire, comme le prévoit l’article 2 de la recommandation du 7 juin 2005 sur la classification des programmes et la signalétique jeunesse. Cela se justifie par la nécessaire prise en compte du contexte de visionnage, différent au cinéma et à la télévision, et par la portée de chacune de ces mesures de classification. Dans le cas d’une projection en salles, le téléspectateur effectue la démarche de se rendre au cinéma, alors qu’une diffusion à la télévision accroît le risque d’exposition des mineurs à des programmes qui ne leur sont pas adaptés, ce qui peut justifier un éventuel renforcement de la classification. Par ailleurs, alors que le visa pris par le ministre de la Culture conditionne le droit d’accès des mineurs aux salles de projection et qu’il peut énoncer une interdiction d’accès, la signalétique apposée par les chaînes consiste simplement à déconseiller certains programmes et à adapter l’horaire de diffusion à leur contenu, mesure moins contraignante par ses effets et qui peut donc justifier une classification plus protectrice du jeune public. »
Un article déjà publié sur ce blog, offre plus de détails : ICI.
La classification du film Lucy, ailleurs dans le monde :