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CENSURE & CINEMA

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Collection Darkness, censure et cinéma


Le CBFC autorise la sortie de Padmavati mais lui impose un changement de titre

Publié par darkness-fanzine.over-blog.com sur 10 Janvier 2018, 14:03pm

Catégories : #censure, #cinéma, #interdiction, #Inde, #Padmavati, #Padmavat, #SRKS

Mis à jour le 29 janvier 2018.

 

La décision est désormais officielle. Après plusieurs mois de controverse et d'actions en justice, le Central Board of Film Certification (CBFC) vient d'autoriser en Inde la sortie de Padmavati (Sanjay Leela Bhansali, 2017) le 25 janvier 2018, classé U/A (laissé à l'appréciation des parents jusqu'à 14 ans) moyennant un changement de titre pour ne pas heurter la communauté rajput opposée à ce qu'un film puisse réinterpréter l'histoire du pays, en l’occurrence celle de la reine Rani Padmini vénérée comme une véritable déesse au Rajasthan. La rumeur d'une scène de sexe imaginaire entre Deepika Padukone et Ranveer Singh a suffi à faire naître la contestation orchestrée par le Shri Rajput Karni Sena (SRKS) au Rajasthan, comme nous le rapportions dans un article mis en ligne le 25 novembre 2017.

 

En plus de son nouveau titre, Padmaavat (désormais) a été autorisé à la condition que le distributeur respecte quatre autres obligations dont celle d'incruster un panneau d'avertissement dès le début de la projection en salles pour prévenir les spectateurs que l’œuvre présentée est une fiction. Pour sa part, l’État du Rajasthan a d'ores et déjà fait savoir qu'il ne permettra pas l'exploitation du film sur son territoire pour éviter les troubles à l'ordre public, le ministre Vasundhara Raje affirmant dans la presse que la reine Padmini « n'est pas seulement un chapitre de notre histoire, elle est également notre fierté. Nous ne laisserons pas sa dignité être calomniée ».

 

Une position plutôt tranchée qui s'explique par les élections partielles du 29 janvier prochain, importante pour le Bharatiya Janata Party (BJP), le SRKS ayant menacé non seulement de brûler les salles si le film était autorisé, mais aussi d'appeler au boycott du BJP, le principal parti de l'Alliance démocratique nationale (NDA) au pouvoir en Inde depuis 2014. La tension est telle aujourd'hui que toute attaque contre le SRKS est interprétée comme une attaque contre les Rajputs lesquels représentent près de 15 % de la population du Rajasthan. Suivant son exemple, des dizaines d'organisations y compris celles d'autres communautés, soutiennent l'interdiction du film dans cet État de l'Inde. Diya Kumari, députée du BJP et membre de l'ancienne famille royale de Jaipur, soutient activement les mouvements populaires de contestation.

 

C'est le second film interdit au Rajasthan après Jodhaa Akbar (Ashutosh Gowariker, 2008) qui raconte le mariage « inacceptable » d'une princesse d'Amber (une ville située près de Jaipur) avec un empereur moghol, lui aussi accusé bien avant Padmaavat de livrer une « représentation inexacte de l'histoire » par le SRKS.

 

Le film a également été interdit dans l’État du Madhya Pradesh. En revanche, les États du Himachal Pradesh, du Goa, du Maharashtra, du Jharkhand, et du Uttarakhand n'ont pas encore pris position. Le 27 janvier 2018 en Malaisie, le National Film Censorship Board (LPF) a décidé d'interdire Paadmavat, Mohd Zamberi Abdul Aziz, son Président, expliquant que « l'histoire du film touche aux sensibilités de l'Islam ».

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