En refusant de programmer les films Netflix en 2018, le Festival de Cannes censure-t-il le cinéma ?

Le prochain Festival international du film de Cannes qui aura lieu du 8 au 19 mai 2018, ne proposera plus dans la compétition officielle de films qui ne sont pas distribués en salles. Telle est la décision très controversée prise par Thierry Frémaux, le délégué général du Festival, après la polémique engendrée par la programmation de Okja (Bong Joon-ho, 2017) et The Meyerowitz Stories (Noah Baumbach, 2017), deux longs métrages en compétition produits par Netflix, copieusement sifflés au moment de leur projection durant l'édition 2017 bien qu'ils n'aient finalement reçu aucun prix.

Si certains crient à la censure et dénoncent une décision archaïque qui va contre la réalité actuelle de faire du cinéma autrement, d'autres expliquent que le cinéma ne concerne que les films cinématographiques qui, par définition, doivent impérativement sortir en salles. Une mesure qui rassure les exploitants mécontents de l’exposition offerte à Netflix par le Festival en 2017 : « Les gens de Netflix aiment le tapis rouge et souhaiteraient revenir avec d’autres films. Mais ils comprennent bien que leur intransigeance et leur propre modèle sont à l’opposé du nôtre », a expliqué Thierry Frémaux conforté par la récente déclaration de Stephen Spielberg qui affirme ne pas vouloir que les films diffusés sur les plate-formes de streaming puissent recevoir un Oscar : « À partir du moment où l’on s’engage pour un format télé, ça devient un téléfilm. […] Ces longs-métrages qui prennent l’affiche dans quelques salles pour une seule semaine en vue de se qualifier pour la saison des récompenses ne devraient pas être admissibles aux Academy Awards. »

Censure ou choix éditorial ?