Après avoir provoqué une vive polémique en France au mois de novembre 2017, la question du tabac au cinéma est actuellement posée outre-Manche. Une étude réalisée par l'organisation britannique Action on Smoking and Health (ASH) et le UK Centre for Tobacco and Alcohol Studies (UKTAS) montre que les enfants sont aujourd'hui fortement exposés au tabagisme dans les émissions de télévision, les séries télévisées et les films qu'ils regardent. Elle souligne que les films qui présentent un personnage qui fume nommés aux Oscars est passé de 60 à 86 % au cours des quatre dernières années. L'étude explique aussi que 81 % des 11-15 ans et 88 % des 16-18 ans ont déclaré avoir vu du tabac dans les films.
Deborah Arnott, la directrice de ASH, demande que les autorités de régulation de l'audiovisuel en Grande-Bretagne, dont le British Board of Film Classification (BBFC), prennent « les mesures nécessaires pour avertir les parents et protéger les enfants des effets néfastes engendrés par l'imagerie du tabac ». Elle précise en outre que si le fait de montrer Winston Churchill fumant le cigare dans Les Heures Sombres (Darkest Hours, Joe Wright, 2017) est un fait historique incontestable, d'autres films tels Lady Bird (Greta Gerwig, 2018) ou encore La Forme de l'eau (The Shape of Water, Guillermo Del Toro, 2018) présentent des personnages de fiction qui fument par la seule volonté des scénaristes ou des réalisateurs. Selon ASH et UKTAS, ces films doivent être interdits aux moins de 18 ans parce qu'ils encouragent l'imagerie du tabac et incitent les enfants et les adolescents à la consommation.
On se souvient que le 10 novembre 2016 aux États-Unis, la Cour de justice du Nord de la Californie avait rejeté la requête formée par Timothy Forsyth contre la Motion Picture Association of America (MPAA) et la National Association of Theatre Owners (NATO), qu'il accusait d'encourager et de faire la promotion du tabac au cinéma en ne déconseillant les films considérés qu'aux seuls mineurs de 13 ans (PG-13).