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CENSURE & CINEMA

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Collection Darkness, censure et cinéma


Après Much Loved interdit au Maroc en 2015, Razzia, le dernier film de Nabil Ayouch, vient d'être interdit en Egypte

Publié par darkness-fanzine.over-blog.com sur 5 Mai 2018, 09:20am

Catégories : #censure, #cinéma, #interdiction, #maroc, #égypte, #Razzia, #Ayouch

Razzia, le dernier film du cinéaste franco-marocain Nabil Ayouch, qui offre le spectacle des destins croisés à Casablanca de cinq personnages assoiffés de liberté alors qu'une révolte monte dans le pays, vient d'être interdit en Égypte, les autorités estimant que « les événements de ce film, dont les manifestations citoyennes des pauvres marginalisés en quête de justice, rappellent les événements du 25 janvier 2011 qui ont abouti à la révolution égyptienne ». Razzia raconte l'histoire d'une vieille femme qui arrive en ville avec son fils à la recherche de l'homme qu'elle aime, la vie d'une femme libre qui refuse d’être un objet de soumission des désirs de son mari, le périple d'une adolescente des quartiers chics de Casablanca qui se découvre au-delà de son milieu aisé, le quotidien d’un restaurateur juif et enfin, l'histoire d’un jeune homme de la médina fan de Freddie Mercury.

 

Alors que la sortie officielle du film dans les salles égyptiennes était initialement programmée le 18 avril 2018, le comité de censure des œuvres artistiques a décidé de l’interdire comme l'explique son réalisateur : « Quelques jours seulement avant l’avant-première, nous avons reçu un appel de notre distributeur égyptien qui nous a annoncé que le film était passé devant le Comité de censure qui a décidé de l’interdire. […] Pour le moment, nous n’avons reçu aucun document qui confirme cette interdiction, peut-être une manière de noyer l’affaire sans qu’il y ait de trace écrite. » Nabil Ayouch assume cependant sa démarche artistique : « Mon film est une ode aux liberté individuelles et à la résistance citoyenne. Toute ressemblance avec d’autres événements est le fruit du hasard. Les protagonistes de mon film sont des personnes que j’ai rencontrées et que j’ai voulu mettre à l’honneur en racontant leur quête de liberté. »

 

Le film est projeté librement au Maroc depuis le 14 février dernier, une situation surprenante qui tranche avec l'interdiction totale de Much Loved (Nabil Ayouch, 2015) décidée par le ministre marocain de la Communication le 25 mai 2015 qui décelait à l'époque « un outrage grave aux valeurs morales et à la femme, ainsi qu'une atteinte flagrante à l’image du Maroc ». On se souvient que l'actrice principale de Much Loved, Loubna Abidar, avait dû se réfugier en France après avoir été victime d'une agression à Casablanca au mois de novembre 2015. Rappelons enfin que douze ans auparavant, Une minute de soleil en moins (Nabil Ayouch, 2003) avait lui aussi été interdit au Maroc après le refus du cinéaste de couper certaines scènes de sexe.

 

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