Estimant que le documentaire français Southern Belle (Nicolas Peduzzi, 2018) - qui raconte la dérive de Taelor Ranzau après la mort de son père (la fille unique d’une ancienne gloire du base-ball devenue le plus grand exploitant pétrolier du Sud des États-Unis), qui dans le film joue son propre rôle - contient des passages diffamatoires, sa mère a demandé à la justice française la suppression de plusieurs séquences « attentatoires à sa vie privée, à son honneur et à sa considération » avant sa sortie en salles initialement programmée au mois de mars 2018.
Après avoir constaté « que la version litigieuse a été […] mise en ligne [...] pour les seuls besoins de la production » et que la version définitive du film présentée par la défense est l'unique copie sur laquelle il convient de se prononcer, le juge des référés du tribunal de grande instance de Paris a rejeté la demande par ordonnance du 11 janvier 2018, après avoir expliqué (notamment) :
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que les visages qui apparaissent sur certaines photographies sont floutées et ne permettent pas l’identification des personnes qui y sont représentées ;
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que la conversation téléphonique à l’arrière d’une voiture entre Taelor Ranzau et une interlocutrice supposée être sa mère, est une conversation simulée dans laquelle le rôle de la mère est joué par un tiers ;
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que l’évocation d’une sexualité et de mœurs libres ne revêt pas de caractère objectivement attentatoire à son honneur et à sa considération, dès lors que ces comportements ne portent aucune atteinte à la loi et ne sont pas communément réprouvés par la morale, du fait de l’évolution des mœurs.
Notons que ce long-métrage, réalisé par l'ancien compagnon de Taelor Ranzau, est sorti en France le 11 avril 2018 autorisé pour tous publics avec un avertissement (« Des scènes, des propos ou des images peuvent heurter la sensibilité des spectateurs ») « motivé par les addictions à l’alcool, aux stupéfiants et l’usage habituel d’armes à feu à l’écran ».