Kler provoque un énorme scandale en Pologne !

Depuis quelques jours, de nombreux polonais exigent l'interdiction de Kler (Le Clergé, Wojciech Smarzowski, 2018), un film sorti vendredi en Pologne dans près de 500 salles qui dénonce la pédophilie et la corruption au sein de l’Église : « Tous ceux qui portent la Patrie dans leur cœur, qui aiment Dieu et la Pologne, doivent dire clairement aujourd’hui non à la destruction de nos valeurs nationales », a affirmé publiquement une association de journalistes catholiques, appelant au retrait d’un film jugé « profondément anti-clérical, anti-catholique et anti-polonais ».

Si certains cinémas de petites villes comme Ostroleka ont décidé de ne pas le programmer, d’autres, au contraire, le diffusent toutes les heures comme un grand complexe à Wroclaw qui a prévu 22 séances dès le premier jour. Les milieux catholiques traditionnels exigent donc son interdiction totale et regrettent son cofinancement par l’État, même si l'actuel ministre de la Culture, Piotr Glinski, assure que les subventions ont été décidées par ses prédécesseurs.

« Aucun réalisateur n’a jamais osé présenter une vision aussi critique de l’église catholique en Pologne. Kler s’attaque ouvertement à l’Église et dénonce tous ses péchés cardinaux allant de cas de pédophilie, au versement d’argent par les fidèles pour accéder aux sacrements, aux appels d’offres truqués et à la démoralisation généralisée de la hiérarchie », souligne Janusz Wroblewski, critique de cinéma. Pour sa part, le réalisateur, qui a dû tourner plusieurs séquences dans des églises tchèques, explique « qu’il n’a pas voulu s’attaquer à la foi », mais « aux hommes, à ceux ne sont pas des Saints et se comportent comme des hors-la-loi ».

Alors que Pawel Soloch, le chef du bureau de la Sécurité nationale à la Présidence de la République, qualifie Kler de « film de propagande odieux », d'autres pensent bien au contraire que la Pologne avait besoin de cette vérité.