Seina Antonios nous apprend l’interdiction de Climax (Gaspar Noé, 2018) et de Nocturnal Deconstruction (Laura el-Alam, 2018) initialement programmés au Maskoon Fantastic Film Festival organisé du 31 octobre au 4 novembre 2018 au cinéma Metropolis-Empire Sofil à Achrafieh (Liban), unique manifestation culturelle dans le monde arabe spécialisée dans les films fantastiques, l’horreur, la science-fiction et le thriller.
« Climax a été interdit pour atteinte à la pudeur. Ce film relate l’histoire d’un groupe de danseurs qui répètent une chorégraphie. Sauf que du LSD est glissé dans leur sangria, ce qui les emporte dans un cauchemar psychédélique. Certes, Gaspar Noé est controversé, mais notre festival s’adresse à un public averti et le film devait être projeté à 22 h 30. De plus, il n’y a rien d’explicite là-dedans », a expliqué Myriam Sassinela, la directrice du festival.
Le court-métrage Nocturnal Deconstruction, qui raconte l’histoire d’une jeune femme déprimée qui essaie une pilule censée la débarrasser de la mauvaise estime de soi, a subi le même sort : « La censure a décelé et condamné une relation entre la drogue et l’orgasme sexuel. Mais il ne s’agit pas du tout du sujet du film. Nocturnal Deconstruction est le projet de fin d’études de Laura el-Alam. La censure a décidé que ce film incitait à la drogue. Mais ce n’est pas parce qu’on voit quelqu’un se droguer ou tuer dans un film qu’on va forcément le faire dans la vraie vie. Il ne faut pas s’habituer à la censure et se dire que c’est normal que ça arrive au Liban », a précisé à L'Orient Le Jour la directrice du festival Maskoon.