Selon le Evening Standard, la compagnie aérienne Emirates réputée pour son catalogue impressionnant de presque 500 films et séries proposé sur ses vols, aurait pris l'habitude de censurer toutes « les scènes d’amour incluant des personnes de même sexe ». Parmi les séquences jugées particulièrement « choquantes » et donc supprimées, un baiser entre Jodie Comer et une autre femme dans la série Killing Eve (Emerald Fennell et Phoebe Waller-Bridge, 2018) ou encore un autre entre deux jeunes hommes dans Lady Bird (Greta Gerwig, 2017).
Interrogé sur ces révélations, le porte-parole de la compagnie aérienne se défend de toute censure à l'endroit des homosexuels, renvoyant la responsabilité des coupes vers les studios : « Si Emirates n'a bien évidemment pas le droit de modifier le contenu des œuvres acquises sous licence puis offertes à ses clients, la compagnie prend soin de choisir les versions allégées par les distributeurs des scènes de violence, de langage grossier, de sexe et de nudité. » Des versions différentes de celles exploitées en salles, qui auraient donc été spécialement remontées par les studios pour satisfaire un public familial.
Si certains ne sont pas convaincus par l'explication avancée, l'affaire nous en rappelle une autre.
En d'août 2016, la comédienne et productrice américaine Cameron Esposito dénonce la censure du film Carol (Todd Haynes, 2015) projeté par Delta Air Lines qui aurait supprimé « les scènes romantiques » et les baisers lesbiens de la version proposée sur ses vols. A l'époque, le porte-parole de la compagnie aérienne explique qu'il existe deux versions du film : « la première, dans laquelle deux scènes à caractère sexuel qui ne correspondent pas à notre charte éditoriale ont été supprimées mais qui ne contient pas les scènes de baisers ; et la seconde, qui contient toutes les scènes dont celles des baisers. Malheureusement, Delta n’a pas l’autorisation de modifier le film ou de prendre la décision de ne garder que certains éléments (ici, les scènes de baisers). C’est à cause de la présence dans la version non-modifiée du film des scènes à caractère sexuel que nous avons choisi la version censurée proposée par le distributeur. » Rien à voir avec les baisers, donc...
Des éléments de compréhension qui vont dans le même sens que ceux livrés il y a quelques jours par Emirates, et qui n'auraient donc rien à voir avec l'homosexualité des personnages selon les deux compagnies.