Après l'interdiction totale du film Manto (Nandita Das, 2018) au Pakistan il y a quelques semaines, la société civile réclame toujours la libération du biopic indien qui retrace la vie de l'écrivain ourdou Saadat Hasan Manto. Projeté en Inde ou encore au Bangladesh depuis septembre 2018, le film a été unanimement salué par la critique internationale et a déjà remporté plusieurs prix.
Contestant le contenu orienté du film, lequel présente notamment la pression permanente des autorités sur le travail de l'écrivain, le Pakistan a choisi d'interdire sa projection dans tout le pays. Une décision vivement critiquée par de nombreux intellectuels et journalistes pakistanais qui dénoncent la censure politique de l'écrivain, 63 ans après sa mort en 1955.
Rappelons que durant sa vie, l'écrivain a fait l'objet de procès pour obscénité en Inde et au Pakistan, pour avoir parlé et dénoncé l'esclavage sexuel alors toléré par la société. A ce propos, Saadat Hasan Manto déclarait à ses juges : « Je ne suis pas un pornographe, je suis un historien. »