Manon Adoue nous apprend qu'Olivier Durandet, l'amant de Suzanne Viguier qui a disparu en février 2000 et qui n'a jamais été retrouvée, vient de demander l'interdiction du film Une intime conviction (Antoine Raimbault, 2018).
Son avocat, Me Emmanuel Tricoire, a adressé une assignation en référé au réalisateur du film : "Mon client devient accusé et le film est construit pour démontrer sa culpabilité ce qui est inacceptable pour lui. Il y a clairement une atteinte à sa présomption d'innocence", expliquait-il déjà à l'occasion de la sortie du film en salles, le 6 février dernier.
Dans l'assignation que L'Express a consulté, l'avocat y écrit : "Le préjudice pour Monsieur Olivier Durandet est évident puisque [...] il l'expose sous un jour défavorable. [...] Son personnage principal, Marina Foïs, qui mène l'enquête, affirme à plusieurs reprises que le coupable c'est l'amant. Ce film fait de l'amant le coupable. On utilise les écoutes pour construire un scénario. Le spectateur sait-il que dans ce dossier, pour le procès en appel d'Albi, 250 heures d'écoutes ont été versées au débat par le président de la cour d'assises. Dans le film, on entend 8 minutes de ces écoutes. Et le reste ?", s'interroge-t-il.
La 17ème chambre du tribunal de grande instance de Paris rendra sa décision le 19 février 2019.