
Diffusé le 5 mars 2019 sur Arte, le documentaire Religieuses abusées, l’autre scandale de l’Église (Eric Quintin, Marie-Pierre Raimbault et Elizabeth Drévillon, 2019) a révélé les viols de religieuses perpétrés par des prêtres. Alors que le film devait rester disponible en replay sur le site de la chaîne jusqu’au 5 mai prochain, une décision du tribunal d'instance de Hambourg du 20 mars 2019 a interdit à Arte de poursuivre toute diffusion depuis le 5 avril sous peine de 250 000 € d'amende et de deux ans d'emprisonnement.
Anne-Bénédicte Hoffner nous apprend que la plainte d’un prêtre allemand est à l'origine de la décision de justice, ce que confirme Fabrice Puchault, le directeur de l’unité société et culture d’Arte France, au journal La Croix : « Il n’est pas nommé, et le lieu où il exerçait n’est pas mentionné mais il s’est reconnu et a estimé être reconnaissable par d’autres. Le tribunal lui a donné raison, après une audience à laquelle – pour des raisons qui tiennent à la procédure judiciaire allemande – nous n’étions pas présents. […] Mais Arte ne compte pas à en rester là. Nous défendons ce film, dont nous avons accompagné la production comme la diffusion. Nous préparons donc un dossier pour faire opposition à la décision du tribunal. »
Si l'on ne connaît pas précisément le contenu de la décision de justice, il semble que la dénonciation calomnieuse et le non-respect de la présomption d'innocence soient à l'origine de l'action du prêtre devant le tribunal allemand. Une affaire qui n'est pas sans rappeler celle concernant la sortie du film Grâce à Dieu (François Ozon, 2019) dont nous vous avons longuement parlé sur ce blog.