
On apprend que le gouvernement russe et le parti communiste conspuent et fustigent la mini-série Chernobyl (Johan Renck, 2019) qui propose d'exposer les raisons et l'enchainement des décisions ayant conduit à la catastrophe nucléaire de 1986. Soutenu par une partie de la presse dont la Komsomolskaïa Pravda, le parti communiste exige son interdiction de diffusion en Russie et annonce une action en justice contre HBO et Craig Mazin, le créateur de la série, pour diffamation en application de l'article 129 du Code pénal de la Fédération de Russie qui sanctionne « la diffusion d'informations volontairement falsifiées qui portent atteinte à l'honneur et à la dignité » dans « un discours public ou dans un ouvrage diffusé au public ».
Dans un communiqué mis en ligne il y a quelques jours, Sergey Malinkovitch, le premier secrétaire général du Parti, dénonce une « manipulation idéologique » : « La série télévisée sur les événements dramatiques du 26 avril 1986 est un outil idéologique de propagande destiné à diffamer et à diaboliser l'image du gouvernement soviétique et de tous les soviétiques. Si la chronologie des événements et les moments clés présentés par la série correspondent bien à la réalité, la description des relations entre les institutions et les collectivités est un mensonge absolu. »
Pour contrer la popularité croissante de la série actuellement diffusée sur la plate-forme de streaming Amediateka, le gouvernement russe travaille au développement de sa propre série pour la chaîne de télévision NTV, en proposant notamment la théorie selon laquelle un agent de la CIA était présent dans la centrale nucléaire au moment du drame.