
On apprend que le tribunal révolutionnaire de Téhéran a ordonné l’interdiction du film The Paternal House (Kianoosh Ayyari, 2012), autorisé et projeté dans 15 salles iraniennes depuis le 23 octobre 2019 après 7 ans d’interdiction totale et un nouveau montage.
Le film, qui raconte soixante-dix années de la vie d'une famille hantée par l’assassinat d’une femme par son père et son frère, interroge la société sur le droit des femmes et la puissance du patriarcat.
Le communiqué mis en ligne le 28 octobre, reprend la décision de justice et indique que le film « insulte les croyances religieuses du peuple iranien, banalise la violence à l'endroit des femmes, porte atteinte aux traditions et à la culture islamo-iraniennes en donnant une image fausse de la famille ». De ce fait, le tribunal a estimé que le film pouvait « influencer l'esprit des spectateurs » et mettre « en péril la santé mentale de la société ».
Une décision qui surprend Mohammad-Mehdi Tabatabainejad, le directeur du bureau de la supervision et de l'évaluation du ministère de la Culture qui a délivré le visa d’exploitation du film après certaines « modifications nécessaires ». De son côté, Hossein Entezami, le directeur de la COI (Cinema Organization of Iran) - la plus haute instance politique du pays dans l’industrie cinématographique - a également critiqué une décision de justice « incompréhensible ».
Finalement, l'interdiction a été levée par une ordonnance du chef de la justice Ebrahim Raisi, quelques heures à peine après la décision du tribunal d'interrompre la projection du film.