
Le 31 décembre 2019, la veille de sa sortie en salles, Ji Bo Azadiye (The End will be Spectacular, 2018), réalisé par le cinéaste kurde Ersin Celik, a été interdit de projection dans la cité de Sulaimani, la deuxième ville du Kurdistan d'Irak, sur ordre du chef de la police pour « assurer la sécurité et la stabilité de la ville », selon un communiqué du Salim Cinema qui devait le projeter.
Présenté pour la première fois au 25e festival international du film de Calcutta en novembre 2019, le film, qui montre la résistance de la jeunesse kurde, également interdit d’exploitation dans le reste du Kurdistan ainsi qu’en Turquie, a été tourné en grande partie à Kobane, dans le Nord-Est de la Syrie :
« Zilan, une jeune femme, retourne dans sa ville natale à la recherche des traces de son frère décédé, tué par l'État islamique. Mais sa ville n'est plus ce qu'elle était : les tensions sociales et politiques ont dégénéré en état de guerre. Le peuple s'est levé pour exiger son autonomie politique et la police et l'armée les répriment avec une force brutale. La résistance de la ville durera plus de 100 jours et Zilan ne restera pas un témoin passif. »
Le gérant du cinéma Salim a déclaré à la presse avoir déjà subi deux interdictions ordonnées par les autorités en à peine un peu plus d’un an. Celle de The End will be Spectacular intervient après l'interdiction de My Whole Life Was a Struggle décidée par les autorités au mois de janvier 2019 - le film racontant la vie de Sakine Cansiz, un des membres fondateurs du PKK assassiné à Paris en 2013 ; et celle de 14 Temmuz interdit en novembre 2018 pour avoir évoqué la grève de la faim de détenus kurdes maltraités dans la prison de Diyarbakir.