
Après l’interdiction décidée aux Émirats Arabes Unis (EAU) dont nous vous parlions le 22 février 2020, on apprend que Shubh Mangal Zyada Saavdhan (Be Extra Careful About Marriage, Hitesh Kewalya, 2020), le premier film gay produit par Bollywood, vient d’être interdit au Kenya qui s’était déjà illustré au mois d'avril 2018, en interdisant Rafiki, réalisé par la cinéaste Wanuri Kahiu.
Le 24 février 2020, Ezekiel Mutua, le directeur général Bureau de classification des films au Kenya (KFCB), a déclaré que Shubh Mangal Zyada Saavdhan ne sortirait jamais au Kenya : « Ce film est pire que tous ceux que nous avons déjà interdits, car il incite les enfants à l’homosexualité. Il promeut des pratiques contre-nature et tente ostensiblement de légitimer le mariage homosexuel. Le Kenya est une nation qui craint Dieu et qui accorde une grande importance à la famille, une institution issue de l'union entre deux personnes de sexe différent. Ceux qui veulent voir ce genre de contenu peuvent aller en Inde où le film a été tourné ou dans tout autre pays où l'homosexualité est autorisée, mais le Kenya ne sera pas le dépotoir de ceux qui cherchent à détruire la famille et notre identité culturelle. »
Selon Jean-Paul Kamba, le Bureau de classification des films s’est appuyé, d’une part, sur l’article 45 de la Constitution kényane qui définit le mariage comme une union entre deux personnes de sexe opposé et, d’autre part, sur la section 165 du Code pénal qui interdit et sanctionne l’homosexualité. Observons que le Bureau de classification a estimé qu’il n’était pas acceptable que le film tente « d’initier les enfants à l’homosexualité », notamment lors d’une séquence durant laquelle les paroles de chansons enfantines sont détournées « dans l’objectif d’endoctriner les jeunes esprits impressionnables au vice ».
De leur côté, les évêques kenyans ont unanimement salué la clairvoyance du Bureau de classification des films, pour avoir su anticiper et contrer les tentatives de corruption des esprits. Pour le président de la Conférence des évêques catholiques du Kenya, Monseigneur Anyolo, archevêque de Kisumu, « l’homosexualité ne va nulle part, s’écartant de ce qu’est l’humanité ».