
Après avoir filmé en 2016 une meute de loups sur son territoire dans La Vallée des loups, Jean-Michel Bertrand a conçu l’ambitieux projet de suivre l’un de ses membres sur le chemin de l’exil, les jeunes mâles étant expulsés de leur communauté à l’approche de l’âge adulte.
Avant et au moment de la sortie de Marche avec les loups, au mois de janvier 2020, le réalisateur a reçu plusieurs menaces de mort. La Région Auvergne Rhône-Alpes a même fait retirer son logo des affiches du film. Contactée, la région confirme et explique : « La position de la Région Auvergne Rhône-Alpes sur la question du loup a été constante : leur prolifération n’est pas compatible avec le développement de notre agriculture. La région est sur ce sujet aux côtés des éleveurs. » En 2016 déjà pour La Vallée des loups, le département des Hautes-Alpes avait demandé que son nom soit supprimé du générique malgré sa contribution au financement du film à hauteur de 15 000 euros.
Présenté au cinéma municipal Le Bego de Tende (Alpes-Maritimes) le 2 août 2020 à 21 heures en présence du réalisateur, la projection de Marche avec les loups a été interrompue par une quarantaine d’éleveurs et de chasseurs rassemblés devant puis dans la salle.
Dans une lettre adressée au préfet de département, Jean-Pierre Bailly, le producteur du documentaire, dénonce : « Les spectateurs, avec parmi eux beaucoup d’enfants, sont repartis très déçus, et encore sous les insultes et les menaces, notamment envers le réalisateur présent à Tende. Il s’agit d’un acte de censure, soutenu par le maire de la commune qui a mis de l’huile sur le feu. […] Nous ne pouvons accepter cette situation de non-droit. Notre réalisateur a porté plainte. »