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Lundi 21 septembre 2020, à l’occasion de la remise du troisième prix du Concours panafricain de critique d’art, option cinéma, le journaliste Mamadou Oumar Kamara du quotidien Le Soleil, a demandé aux autorités sénégalaises de lever la censure d’Un air de kora (Angèle Diabang, 2019), un film déjà doublement récompensé au Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO) au Burkina Faso.
Le Quotidien rapporte que l’acteur Roger Felmont Sallah, venu récupérer le prix, n’a pas caché son amertume : « Quand j’ai appris qu’il y avait une polémique, j’ai eu mal. Parce qu’on a fait ce film avec le cœur, pas pour blesser qui que ce soit, pas pour poser un quelconque débat de divergence mais plus quelque chose qui est là et réel dans nos sociétés. » Hugues Diaz, le directeur de la Cinématographie, a alors précisé que l’État n’a jamais interdit le film, même s’il reconnaît aussi qu’il y a actuellement des pourparlers afin de permettre sa sortie en salles au Sénégal, plus d’une année après sa réalisation...
Angèle Diabang, réalisatrice chrétienne, déplore et explique ne pas pouvoir projeter son œuvre dans son pays parce que les communautés musulmane et chrétienne, qui trouvent le film injurieux, exercent de fortes pressions sur la direction de la cinématographie.
Un air de Kora raconte l’histoire de Salma, une jeune sénégalaise musulmane qui rêve secrètement de jouer de cette harpe mythique d’Afrique de l’Ouest, traditionnellement réservée aux hommes, et de sa relation avec Manuel, un moine catholique de l’Abbaye de Keur Moussa.