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CENSURE & CINEMA

CENSURE & CINEMA

Collection Darkness, censure et cinéma


Réforme des règles pour concourir à l’Oscar du Meilleur film : discrimination positive ou atteinte à la liberté d'entreprendre et de création ?

Publié par darkness-fanzine.over-blog.com sur 10 Septembre 2020, 21:48pm

Catégories : #censure, #interdiction, #Oscars, #discrimination positive, #minorités

On apprend que le 8 septembre 2020, l'Académie des Oscars (Academy of Motion Picture Arts and Sciences) a changé les règles de sélection permettant à une œuvre cinématographique de concourir dans la catégorie du Meilleur film. Basées sur des critères inédits relatifs à la représentation de la diversité à l’écran, elles suscitent des réactions très contrastées, les uns criant à la censure des idées, les autres saluant l’instauration très attendue de la discrimination positive. Depuis quelques jours, un débat houleux s’est emparé de l’industrie cinématographique aux États-Unis mais aussi à l’étranger, les films susceptibles d’être sélectionnés pouvant être internationaux.

Alors quelles sont ces nouvelles règles applicables à compter de 2024 ?

La première concerne la diversité à l'écran. Désormais, un long-métrage devra remplir au moins un des trois critères suivants :

  • un des rôles principaux ou secondaires majeurs, doit être donné à un comédien issu « d'un groupe racial ou ethnique » sous-représenté au cinéma. L’Académie des Oscars liste les communautés : « asiatique, hispanique, latin, noir, afro-américain, autochtone, amérindien, amérindien d'Alaska, Moyen Orient, Afrique du Nord, Hawaïen natif ou autre insulaire du Pacifique, autre race ou origine ethnique sous-représentée » ;

  • au moins 30 % des rôles secondaires doivent être attribués à des femmes, à des personnes issues « d'un groupe racial ou ethnique » sous-représenté tels ceux ci-dessus énumérés, à la communauté LGBTQ+ ou encore à des personnes handicapées ;

  • le sujet du film ou au moins l'une de ses intrigues majeures doit porter sur l’un des groupes énumérés au deuxième point. Un dernier point qui rappelle étrangement certaines des obligations édictées par le Code Hays dans les années 1930.

 

La deuxième règle concerne la diversité au sein de l'équipe du film. Là encore, pour être éligible, un long-métrage devra réunir au moins une des trois conditions suivantes :

  • a minima, deux postes de direction ou de chef de département (directeur de casting, directeur de la photographie, compositeur, costumier, réalisateur, monteur, coiffeur, maquilleur, producteur, chef décorateur, ingénieur du son, superviseur des effets spéciaux, scénariste) doivent être donnés à des personnes sous-représentées au cinéma dont au moins une appartient à « un groupe racial ou ethnique » ;

  • au moins six membres de l'équipe du film (sauf les assistants de production) doivent faire partie « d’un groupe racial ou ethnique » sous-représenté ;

  • 30 % au moins des membres de l'équipe du film doivent être issus des groupes énumérés au deuxième point de la première règle.

 

La troisième règle impose que des stages, des contrats d'apprentissage et des formations soient proposés aux personnes issues des minorités appartenant à l’un des groupes énumérés au deuxième point de la première règle.

La quatrième et dernière règle, enfin, impose que la diversité soit respectée dans les équipes de marketing, de publicité et de distribution du film.

Sous couvert de progressisme, le cinéma est mis au service d’une idéologie, tout comme autrefois dans les régimes totalitaires, s’inquiète l’essayiste Paul Melun dans Le Figaro : « En 2016, la cérémonie des Oscars était mise à l’index pour ne pas avoir récompensé la diversité dans la sélection de ses films. Passés maître dans l’art de la censure, les apôtres du progressisme avaient à l’époque appelé au boycott des célébrités, abreuvant dans le même temps les réseaux sociaux du hashtag #Oscarsowhites (oscars si blancs). […] Dans une démocratie libérale comme les États-Unis, une notice encadrant la création artistique peut ainsi être rédigée sans que cela n’interpelle ceux qui sont pourtant si prompts à dénoncer la Russie ou la Chine dans leurs excès liberticides. […] Ce n’est plus au nom de l’idéologie soviétique que l’on censure mais au nom «du bien». Pour exister aujourd’hui, un film doit faire la promotion d’un panel de valeurs préalablement validées par le camp progressiste. Le cinéma doit mettre à l’honneur la vision du régime. Comme dans tous les totalitarismes, la culture devient un outil. Sa vocation n’est pas la beauté ou l’émotion mais la propagande de la morale du temps. Un film sera sélectionné s’il montre sa bonne volonté dans la lutte contre les discriminations. La primeur sera donnée au respect d’une liste de normes et non sur la base de considérations artistiques. Pour être tolérée, la culture devra être aseptisée et obéir aux bonnes mœurs de l’époque. […] Dans ce nouveau monde, les catégories raciales sont réhabilitées. On ne voit plus en Morgan Freeman l’immense acteur, capable d’incarner avec brio Nelson Mandela dans Invictus, mais un homme noir victime de l’oppression blanche. […] Une fois encore, l’Occident part en guerre contre son histoire, rejette sa culture et accable ses ancêtres. […] En consacrant la culpabilité héréditaire d’une partie de sa population, essentiellement blanche ou masculine, cette idéologie réhabilite les différences raciales et sexuelles. En dressant les individus les uns contre les autres au nom du «progrès», les démocraties libérales s’affaiblissent et se divisent. »

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