La Kazakh American Association exige des excuses et demande à ce que Borat 2 ne puisse pas concourir pour la prochaine cérémonie des Oscars

On apprend que, dans une lettre ouverte adressée à l’Academy of Motion Picture Arts and Sciences au mois de novembre 2020, la Kazakh American Association estime que Borat : Nouvelle mission filmée (Borat Subsequent Moviefilm: Delivery of Prodigious Bribe to American Regime for Make Benefit Once Glorious Nation of Kazakhstan, Jason Woliner, 2020) qui raconte les nouvelles aventures du journaliste Borat Sagdiyev interprété par Sacha Baron Cohen, véhicule une image trompeuse et caricaturale du Kazakhstan, et demande par conséquent que cette comédie « raciste » ne puisse pas être sélectionnée pour la prochaine cérémonie des Oscars. Un long-métrage qui, selon l’association, peut « inciter à la violence contre un groupe ethnique minoritaire très vulnérable et sous-représenté ».

« La communauté kazakho-américaine et la communauté kazakhe dans le monde demandent expressément que Borat 2 ne soit pas retenu pour les Oscars parce qu'il véhicule des stéréotypes, un racisme et une xénophobie accolés à la culture kazakhe. »

L'Association kazakhe américaine affirme même qu'en soutenant et en diffusant le film, Amazon Prime Video encourage activement le racisme, l'appropriation culturelle et la xénophobie :

« Le personnage de Borat relaie des histoires absurdes à un public qui a probablement peu de connaissances sur le Kazakhstan. Ce portrait de notre pays est misogyne, incestueux et antisémite. Si Sacha Baron Cohen s'était moqué d'un Chinois, d'un Noir ou d'un Juif, il y aurait eu une mobilisation internationale et le film aurait été fustigé et interdit à la distribution. Pourquoi notre petite nation est-elle la proie du ridicule ? »

Une pétition sur Avaaz.org, demandant l'annulation du film, plafonne à ce jour avec plus de 110 000 signatures. Le 23 octobre 2020, le jour de la sortie du film sur la plateforme d'Amazon, des manifestants se sont également rassemblés devant l'ambassade américaine à Almaty, la plus grande ville du Kazakhstan. Si le retrait du film semble aujourd'hui impossible, l'association demande cependant des excuses de la part de la plateforme et de l'acteur principal.

Selon Gaukhar Gia Nootas, fondatrice et directrice de l’Hollywood Film Academy, elle-même kazakhe, des membres de la communauté kazakhe auraient été soumis à des « humiliations fondées sur l'ethnie et à des intimidations » après la sortie du premier film en 2006. Pourtant cette année, le gouvernement du Kazakhstan a capitalisé sur la popularité du personnage de Borat. On se souvient en effet que le film, qui avait été interdit en 2006, avait engendré une multiplication par dix du nombre de visas touristiques ! Pour la sortie du deuxième volet, l'office de tourisme a donc décidé d'intégrer le slogan du personnage dans sa nouvelle campagne promotionnelle intitulée « Kazakhstan. Very nice! » (ci-dessous).