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On apprend que le 22 juillet 2021, Stop au porno a adressé un courrier à la ministre de la Culture lui demandant de bien vouloir « réévaluer » l’interdiction aux moins de 12 ans décidée pour l’exploitation en salles de Benedetta (Paul Verhoeven, 2020).
Dans sa lettre – dont la conclusion manuscrite mérite le détour –, François Billot de Lochner, le président du collectif, indique que le film « a provoqué l’émoi en raison de plusieurs scènes triviales et violentes auxquelles les médias ont largement fait écho ». Plus loin, après avoir précisé que Benedetta « banalise ostensiblement la violence sexuelle », il demande à Roselyne Bachelot « d’enjoindre le Centre national du cinéma et de l’image animée de réévaluer l’interdiction de représentation aux mineurs de douze ans » conformément « à vos pouvoirs de police en matière culturelle » (sic), préconisant « a minima » une interdiction aux moins de 16 ans en faisant référence à l’article R.211-12 du Code du cinéma et de l’image animée... relatif à l'interdiction aux moins de 18 ans !
De toute évidence, le recours gracieux adressé plus que tardivement au ministre sous la forme d’un courrier très peu juridique, fait référence à l’article R.211-9 du Code du cinéma qui dispose que « le ministre a la faculté de demander à la commission de classification un nouvel examen ». Sauf que la Commission a déjà rendu un avis qu’a suivi Roselyne Bachelot le 9 juillet 2021 ! La demande n’a donc absolument aucune chance d’être accueillie favorablement. Seul un recours devant la cour administrative d’appel de Paris pourrait éventuellement permettre de suspendre voire d’annuler le niveau de restriction du film… à la condition de prendre un bon avocat.
Un coup d’épée dans l’eau très peu convaincant et beaucoup de bruits pour rien. Des mouvements intempestifs qui ressemblent à s’y méprendre aux doigts déjà pointés vers les films Mektoub my Love : Intermezzo (Abdellatif Kechiche, 2019) et Mignonnes (Maïmouna Doucouré, 2020) sans que rien ne se passe.
Enfin, pour la petite histoire, mentionnons que Stop au porno et la Confédération nationale des Associations familiales catholiques (AFC) annoncent avoir saisi la Haute Autorité de Santé (HAS) des conséquences sanitaires de la pornographie, notamment sur les mineurs.
A suivre...