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On apprend que Leena Manimekalai Raghupathy, une cinéaste indienne installée au Canada, fait l’objet de menaces et d’insultes sur les réseaux sociaux après la mise en ligne de l'affiche de son court-métrage Kaali projeté à Toronto durant le premier week-end de juillet 2022.
Alors que le hashtag « arrest Leena Manimekalai » circule sur Twitter, deux enquêtes ont été ouvertes à New Delhi et dans l’État de l’Uttar Pradesh pour « représentation irrespectueuse » d'un dieu hindou. Le haut-commissariat indien au Canada a confirmé avoir reçu de très nombreuses plaintes de la communauté hindoue s’offusquant et demandant le « retrait de l’affiche provocatrice du film » qui montre la réalisatrice déguisée en déesse Kaali fumant une cigarette, un drapeau LGBTQ+ à la (fausse) main. De son côté, le musée Aga Khan de Toronto, qui a accueilli la projection du film, s’est excusé auprès des membres de la communauté hindoue du Canada.
Leena Manimekalai, qui a grandi dans l'État du Tamil Nadu situé dans le sud de l'Inde, défend sa liberté culturelle et le droit à s’exprimer librement : « Dans le Tamil Nadu rural, l'État d'où je viens, Kaali est considérée comme une déesse païenne. Elle mange de la viande cuite dans du sang de chèvre, boit de l'arack, fume des beedi [cigarettes] et danse comme une folle... c'est la Kaali que j’incarne dans mon film. […] J'ai l'impression que toute la nation - qui est maintenant passée de la plus grande démocratie à la plus grande machine à haine - veut me censurer. Je ne me sens en sécurité nulle part en ce moment. »
Rappelons que ses films Sengadal (2011) et Maadathy: An Unfairy Tale (2019, avaient déjà rencontré des difficultés en Inde avec le Central Board of Film Certification indien.