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Les studios Marvel viennent de révéler que Captain America 4: New World Order (Julius Onah), dont la sortie est prévue en mai 2024, devrait compter une nouvelle super-héroïne créée par Bill Mantlo et Sal Buscema pour Marvel Comics en 1980, dans une des aventures de The Incredible Hulk, lequel menaçait alors de détruire Tel-Aviv.
Jean-Pierre Filiu dans Le Monde nous explique : « Une agente du Mossad, Ruth Bath-Seraph, élevée dans un kibboutz, se transforme en Sabra, étoile de David en collier et collant aux couleurs bleu et blanc du drapeau israélien. Traqué par Sabra, Hulk rencontre un jeune Arabe qui lui confie : ‘C’est dur d’être un Arabe en Israël, mon peuple, ainsi que les Israéliens, affirment tous deux que cette terre leur appartient. Ils auraient pu partager si deux très vieux livres ne leur avaient pas suggéré de s’entre-tuer à la place’. Sabra finit par éprouver de la compassion pour ce jeune homme, tué dans un attentat palestinien. »
Marvel a déjà confié le rôle à l’actrice israélienne Shira Haas, que l’on a pu voir sur Netflix dans la série Unorthodox. Une décision qui a évidemment déclenché une vague de protestations sur les réseaux sociaux contre « Captain Apartheid », avec lettre ouverte aux studios Marvel et Disney, accusés de « légitimer les crimes du gouvernement israélien » :
« Nous sommes surpris d’apprendre que le prochain Marvel, Captain America: New World Order, mettra en vedette un agent du Mossad israélien nommé Sabra dans un rôle de super-héros. Un personnage décrit dans la bande dessinée originale comme une 'super-héroïne de l'État d'Israël', un État qualifié de régime d'apartheid par l'ensemble de la communauté des droits de l'homme, coupable de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité contre le peuple palestinien. Le Mossad est une agence de renseignement connue pour ses actes de torture et ses assassinats extrajudiciaires, dont les agents ont été placés sur la liste des personnes les 'plus recherchées' par Interpol. […] Pour Marvel et sa société mère Disney, promouvoir un personnage, qui non seulement normalise un gouvernement d'apartheid et son agence de renseignement meurtrière, mais les héroïse et les adule, est profondément troublant [...]. »
Il est également reproché à Marvel d’avoir appelé leur super-héroïne Sabra, en pleine commémoration du 40e anniversaire du massacre perpétré, à Beyrouth, en septembre 1982, dans les camps palestiniens de Sabra et Chatila :
« Il convient également de noter que, pour des millions de personnes à travers le Moyen-Orient et au-delà, le mot 'Sabra' évoque immédiatement le souvenir du massacre des réfugiés palestiniens dans les camps de Sabra et Chatila au Liban […]. »
Jean-Pierre Filiu précise à ce sujet : « Ce procès d’intention semble particulièrement discutable, puisque 'Sabra' était, dès avant 1948, le terme hébreu pour désigner les juifs nés en terre de Palestine, et donc par extension les Israéliens nés depuis sur place. »
Une pétition en ligne a, pour le moment, rassemblé un peu plus de 20 000 signataires.
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