Un garçon, une terre, la guerre, candidat aux Oscars, est censuré par l’Azerbaïdjan

Coproduit par Arte, Un garçon, une terre, la guerre (My Sweet Land, 2024), premier long métrage de l’Arméno-Jordanienne Sareen Hairabedian, initialement sélectionné par la Commission royale du film de Jordanie (RFC) pour figurer sur la liste des candidats à l’Oscar du meilleur film étranger, est finalement interdit en Jordanie - qui l’a également retiré de la course à l’Oscar - sous la pression diplomatique de l’Azerbaïdjan.

Une décision dénoncée par Azza Hourani, sa productrice jordanienne, qui déplore qu’une « histoire émouvante sur l’amour d’un enfant pour les siens ait été interdite et réduite au silence », et Julie Paratian, sa productrice française, qui a connu des déboires comparables en 2021 avec Si le vent tombe (Nora Martirosyan) : « Des officiels azéris avaient écrit à Thierry Frémaux pour essayer de l’écarter de sa sélection. En vain. L’annonce d’une projection organisée au Kazakhstan par l’Institut français avait en revanche donné lieu à de telles réactions sur Internet qu’elle avait été annulée. Ni ce film, ni Un garçon, une terre, la guerre ne défendent une thèse géopolitique, mais le fait d’avoir été tournés sur le territoire du Haut-Karabakh suffit à ce que l’Azerbaïdjan veuille empêcher ces œuvres d’exister. »

Le documentaire suit le parcours d’un enfant prénommé Vrej (« vengeance », en arménien) entre 2019 et 2022, qui aimerait devenir dentiste dans son village du Haut-Karabakh, un territoire montagneux revendiqué l’Azerbaïdjan en septembre 2023, contraignant une grande partie sa population à s’exiler en Arménie.