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CENSURE & CINEMA

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Collection Darkness, censure et cinéma


Exodus, interdit au Maroc et en Egypte !

Publié par darkness-fanzine.over-blog.com sur 26 Décembre 2014, 19:20pm

Catégories : #exodus, #scott, #censure, #maroc, #égypte

En panne d'imagination, Hollywood revisite les grands classiques du cinéma biblique à coups de remakes plus ou moins réussis et souvent contestés au sein des communautés religieuses du monde entier. Après la polémique engendrée par la sortie de Noé (Darren Aronofsky) en mars 2014, c'est au tour de Ridley Scott de rencontrer des difficultés avec Exodus: Gods and Kings déprogrammé des salles de cinéma en Égypte et au Maroc en raison « d'imprécisions historiques et religieuses ». « On m'a appelé pour me menacer de fermeture si jamais je ne déprogrammais pas ce film », a rapporté à l'AFP, l'exploitant d'un cinéma à Casablanca. Le centre cinématographique marocain (CCM) explique la décision d'interdiction d'exploitation du film pourtant tourné au Maroc, à Ouarzazate, avec un grand nombre de comédiens marocains : "Exodus personnifie Dieu à travers un enfant dans une scène où il communique la révélation à Moïse". « Un motif d’interdiction qui ne convainc pas tout le monde », commente Mustapha Elouizi sur le site libe.ma, le 30 décembre 2014. Sur son compte Facebook, le critique de cinéma marocain Mustapha Lalouani ne mâche pas ses mots : « Interdire ne signifie plus empêcher de voir, c’est (fort heureusement) impossible, et ça, les pays les plus avancés l’ont compris, s’interdisant désormais d’interdire, évitant ainsi de se couvrir de ridicule. Les autres pays sont restés prisonniers des schémas anciens, dans lesquels le public est un ''enfant'' qu’il faut protéger et éduquer », et d'ajouter : « Chez ces gens-là, l’acte d’interdire est une posture morale, voire une imposture morale. C’est une façade. On interdit pour que personne n’aille croire que l’on est d’accord. On interdit pour maintenir l’ordre moral, et l’ordre tout court. On interdit pour prolonger le règne (le rêve?) de la pensée unique, source de paresse intellectuelle mais de quiétude collective. On interdit parce que d’autres comme nous ont interdit ».

Alors que s'est-t-il passé au Maroc ? Youssef Roudaby sur le site telquel.ma raconte : « Lors du premier visionnage du film, qui a eu lieu le 19 décembre, Sarim Fassi Fihri affirme que « le représentant du ministère de la Communication a émis des réserves dans son rapport ». Le film est donc finalement approuvé mais interdit aux moins de 16 ans. Un deuxième visionnage a été réclamé par le représentant du ministère de la Communication et a eu lieu le vendredi 26 septembre qui lui « se terminera par une désapprobation unanime de la sortie du film ». Entre ces deux dates, le film est programmé dans les salles pour le 24 décembre, et le CCM se charge de contacter les exploitants afin d’attendre le deuxième visionnage.

En Égypte, le ministre de la Culture, Gaber Asfour, a tenu une conférence de presse le 26 décembre pour indiquer qu’il avait présidé la commission spéciale composée du directeur de la censure et d’historiens qui a refusé le film à l’unanimité : « Ridley Scott fait de Moïse et des juifs les bâtisseurs des pyramides, ce qui est en contradiction avec les faits historiques avérés », a expliqué M. Asfour, et d'ajouter : « Ce film est un film sioniste par excellence. »

Sur lemonde.fr, Emmanuelle Jardonnet précise : « Le film ne sera pas non plus projeté dans les cinémas des Emirats arabes unis, ont annoncé les autorités le 30 décembre : « Nous avons des réserves sur le film parce qu’il contient des erreurs religieuses et historiques », a affirmé à l’AFP Juma Obaid Al-Leem, directeur au National Media Council, autorité chargée d’approuver la sortie des films. « Le film montre que Moïse n’est pas un prophète, mais seulement un prédicateur de la paix », a dit ce responsable émirati. Il déplore que l’histoire du long-métrage contredise celle de la Bible et « personnifie [par ailleurs] des prophètes et Dieu ».

Charles Binick ajoute sur lefigaro.fr que cet été, « Ridley Scott avait expliqué qu'il souhaitait interpréter la scène de la séparation de la mer Rouge en deux comme un phénomène naturel, et non pas un miracle divin, ce qui n'a pas été du goût de certaines communautés religieuses. Puis Christian Bale, qui joue Moïse a décrit son personnage comme un schizophrène et un barbare ». Une communication assez mal maîtrisée par la 20th Century Fox pour un film au budget de 140 millions de dollars...

Rappelons enfin que la distribution « raciale » du film avait déjà provoqué une vague de contestations aux États-Unis, en juillet dernier.

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