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CENSURE & CINEMA

CENSURE & CINEMA

Collection Darkness, censure et cinéma


Jouer/Déjouer l'interdit. Cycle sur le documentaire et la censure organisé à Pantin du 4 au 6 novembre 2016 par Ciné 104

Publié par darkness-fanzine.over-blog.com sur 4 Novembre 2016, 09:03am

Catégories : #censure, #cinéma, #documentaire, #pantin, #ciné 104

L’histoire du cinéma documentaire est jalonnée d’aventures filmiques dues aux multiples censures et interdits de par le monde. Censures frontales ou insidieuses qui ont pris divers visages au gré des pays et des époques et qui ont produit un singulier cinéma de résistance. Des origines (du cinéma) à nos jours, de la Chine à la France en passant par l’Iran, le cinéma d'Art et Essai Ciné 104 à Pantin propose les 4, 5 et 6 novembre 2016 un choix de films qui ont bravé, déjoué ou joué avec les interdits, usant de l’art comme arme de liberté.

VENDREDI 4 NOVEMBRE – 20 HEURES

Soirée d’ouverture, en présence de Camille Laemlé, productrice du film (Les Films d’Ici).

Entre les frontières (2016, Avi Mograbi, France/Israël, 85 mn)

Avi Mograbi part à la rencontre de demandeurs d’asile Africains que l’État d’Israël parquent dans un camp en plein désert de Néguev, et s’interroge avec eux sur le statut de réfugié. Leur histoire tragique est-elle si différente de celle vécue par sa grand-mère qui a fui l’Allemagne Nazie ? Quel est l’élément déclencheur qui pousse un jour ces hommes et ces femmes à abandonner tout ce qu’ils possèdent pour plonger vers l’inconnu ? Pourquoi Israël, terre des réfugiés, refuse de considérer le sort de ces exilés que la guerre, la misère et les persécutions ont jetés sur les routes ? Le théâtre peut-il créer un pont entre les hommes pour qu’ils se comprennent et échangent ?

SAMEDI 5 NOVEMBRE – 18 HEURES

René Vautier & Yann Le Masson, figures héroïques du combat contre la censure, séance animée par Tangui Perron, historien, chargé du patrimoine audiovisuel à Périphérie.

En France, pendant les deux premiers tiers du XXe siècle, la censure cinématographique fut essentiellement le prolongement de la répression politique du mouvement ouvrier et des combats anti-coloniaux. Nombre de courts métrages furent ainsi tournés et diffusés clandestinement par des réseaux militants qui participaient pleinement à la vie de ce cinéma parallèle. Cependant, si cette censure a pesé négativement sur l’ensemble du cinéma français, elle a aussi suscité les ardeurs de plusieurs cinéastes, si ce n’est leur créativité. René Vautier et Yann Le Masson furent de ceux-là. Affronter la censure, libérer le cinéma, donner la parole au peuple, filmer des images qu’on ne voit pas, aborder des sujets qu’on ne traite pas, fut au cœur de leurs combats. Tant sur le plan politique qu’artistique, l’exercice ne semble pas avoir été vain.

J’ai huit ans (1961, Yann Le Masson et Olga Baïdar – Poliakoff, France, 9 mn). À partir de leurs dessins, des enfants algériens, réfugiés en Tunisie, parlent de leur expérience de la guerre.

Le Remords (1975, René Vautier, France, 12 mn). Le Remords montre comment un réalisateur justifie le choix de se taire sur les problèmes des immigrés algériens. René Vautier jouera lui-même le rôle ingrat du réalisateur car il ne trouvera aucun acteur pour le jouer.

Le Fort du Conquet (1983, René Vautier, France, 7 mn) et À propos de l’autre détail (1985, René Vautier, France, 45 mn). Documentaire monté à partir de témoignages sur la torture de personnes ayant vécu la guerre. Certains témoins ont été torturés par Jean-Marie Le Pen.

SAMEDI 5 NOVEMBRE – 20H15

Abbas Kiarostami ou l’art du contournement, séance suivie d’une rencontre avec Asal Bagheri, sémiologue, professeur à l’Université Paris Descartes et spécialiste du cinéma iranien.

Ten (2002, Abbas Kiarostami, France/Iran/États-Unis, 1h34)

Dix séquences de la vie émotionnelle de six femmes et les défis qu’elles rencontrent dans une étape particulière de leur vie, qui pourraient aussi bien être dix séquences de la vie émotionnelle d’une seule et unique femme…

DIMANCHE 6 NOVEMBRE – 16 HEURES

Formes de l’interdit, conférence illustrée par Arnaud Hée.

À partir de la projection d’extraits de films documentaires de Harun Farocki, Andrei Ujica, Huang Weikai, Marie Voignier, Mehran Tamadon, etc., Arnaud Hée, (enseignant et critique de cinéma, membre du comité de sélection du festival Entrevues Belfort) s’interrogera sur la manière dont l’acte cinématographique se déroule dans un contexte de censure.

L’Interrogatoire (2013, Zhu Rikun, Chine, 20 mn).

Venu soutenir un partisan des droits de l’homme à Xinyu, le réalisateur allume discrètement sa caméra quand les policiers viennent «inspecter» la chambre d’hôtel qu’il partage avec ses compagnons.

DIMANCHE 6 NOVEMBRE – 18H15

À l’Est, cinéastes sous surveillance.

Pieds nus et sans chapeau (1961, Jürgen Böttcher, RDA, 26 mn).

Prerow, au bord de la Mer Baltique, été 1964. Un groupe de jeunes en vacances, en jeans (!) et pull-overs négligents, batifolent dans l’eau et dansent le twist autour d’un feu de camp. L’évocation de leurs espoirs et de leurs rêves les amène à méditer sur leur quotidien. Un film enjoué, habité par le souffle des sixties.

La Maison/1984 (1984, Thomas Heise, DA, 1984, 53 mn). En présence de Thomas Heise et Matthias Steinle, maître de conférences, spécialiste du cinéma allemand à l’Université Paris III.

Nous sommes ici en présence d’un chaînon manquant important de l’histoire culturelle est-allemande. 1984 à Berlin-Est, dans la mairie d’arrondissement du « Centre », sur l’Alexanderplatz. La vie quotidienne des administrateurs et de leurs administrés s’y déroule avec la régularité de ces ascenseurs perpétuels dont les bâtiments officiels allemands ont le secret. 1984 à Berlin-Est, entre dimanche électoral, lundi de Pentecôte, vendredi de solidarité et samedi de la paix mondiale, une semaine de bureaucratie exemplaire.

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